Site de R. Chaudenson
|
Pour consulter des documents plus
provisoires ou marginaux, aller dans annexes
LE CAPES CREOLE
SOMMAIRE
Les "géréqueries" |
L'interview de RFO : l'attentat manqué |
La guerre des communiqués du CVCC |
Communiqué n° 22 "Un colonialiste dans nos eaux" |
Courriel de "Che Confiant" : information |
Communiqué n° 23 "Les 5 mensonges du colonialiste
Chaudenson" |
Ma conférence à l'IUFM |
Communiqué n° 24 : Chaudenson annonce les résultats
du CAPES |
Confiant à Bernabé |
Bernabé à Confiant |
Courriel de Confiant odieusement attaqué par Chaudenson |
Lettre Bernabé/Gerry l'Etang au Président de l'IUFM |
Lettre de Gerry l'Etang |
Les réactions : Courriel Eliazora à Poto
Mitan (1/1/04) |
Les réactions : Comité de défense du créole
du peuple |
Lettre ouverte : droit au débat et respect de la personne |
La fin des "Vigilants" du CVCC |
Don Ralph perd les pédales ; courriel du 29/1/04 |
Communiqué de Confiant : Chaudenson = Bob Denard |
Kounta/Poto Mitan désavoue le CVCC |
Kounta Banare "Déçu par quelqu'un en qui j'ai
été confiant" |
Article de Bernabé dans Antilla (14 janvier 2004) |
Mon droit de réponse dans Antilla |
LES GEREQUERIES
CHRONIQUES D'UNE MISSION D'ENSEIGNEMENT A LA MARTINIQUE(14 décembre
2003 - 22 décembre 2003) ET DE SES MULTIPLES SUITES
"D'où il fut fait grosse guerre" F. Rabelais
GEREKRI, qui a été, à l'origine, dans mon ordinateur,
un simple nom de document, peut, en fait, se lire de diverses
façons : "GEREC écrit" (le GEREC écrit beaucoup, des
communiqués enflammés ou des guides du CAPES, généralement
des plus médiocres) ; "GEREC crie" (car le GEREC, qui injurie si
volontiers, hurle au complot à la moindre réplique de ses
cibles; il est comique de voir Confiant pleurnicher que je l'attaque alors
qu'il m'insulte depuis trois ans!); "GEREC rit" (cette lecture étant,
désormais, de plus en plus improbable, comme on va le voir); "gérèqueries",
etc Ce dernier terme, qui commence comme "GEREC" et finit à la fois
comme "âneries" et "escroqueries", m'a finalement semblé désigné
par le hasard comme l'interprétation la plus adéquate de
Gerekri.
Nombre de personnes m'ont fait observer que je faisais trop d'honneur
à ces folliculaures en leur répondant ainsi. Je crois pourtant
utile et même nécessaire cette action de "dégérèquisation"
depuis que je suis allé en Martinique, en décembre 2003.
Auparavant, une fois passée la fin de l'année 2000 et les
affrontements autour de mon article sur le CAPES paru dans Libération
(novembre 2000), je n'avais pas répondu aux attaques injurieuses
multiples dont j'avais été l'objet. En revanche, j'avais
été heureux d'avoir des conversations amicales avec quelques-uns
des protagonistes initiaux du débat comme Jean Bernabé (en
janvier 2002 à Sainte-Lucie), comme Patrice Threutard (en novembre
2002, lors du colloque de la Réunion) ou Hector Poullet (au début
de 2003 à Paris). Pour le reste, les aboiements du CVCC ne m'ont
jamais ému et je ne me suis jamais donné la peine d'y répondre.
Il me faut donc expliquer ici pourquoi ma mission d'enseignement en Martinique
a changé toutes les données du problème et m'a conduit
à consacrer à ces querelles un temps qu'elles ne méritent
sans doute pas, si l'on se limite à l'aspect objectif des choses,
mais que la situation martiniquaise me semble rendre indispensable.
On observera, avec étonnement, que R. Confiant, qui m'injurie
depuis trois ans de façon régulière sans que je réplique,
du simple fait que je suis même pas au courant de ses insultes, va
montrer, de plus en plus dans les textes qui suivent sa stupeur, puis son
indignation de me voir répondre, souvent un peu vigoureusement,
à ses propos et à ses mensonges. Décidémment,
comme on disait naguère, "ce mec est trop!".
Ma mission à Fort de France (14-22 décembre 2003).
La mission d'enseignement que j'ai faite en Martinique a été
pour moi très riche d'enseignement. J'ai été couvert
d'injures, en particulier par R. Confiant, mais, depuis fin 2000, j'étais
habitué à la psychopathie confiantesque et comme, en plus,
ses écrits me concernant ne m'étaient jamais adressés,
j'en ignorais le plus souvent jusqu'à l'existence. Ce silence de
ma part a sans doute conforté chez R. Confiant sa foi aveugle dans
un talent de polémiste qu'il se reconnaît volontiers. Pour
ma part, je ne parviens pas à le percevoir dans ses écrits,
qui ne sortent du registre de l'injure que pour tourner à la calomnie
ou au chantage. Il est vrai que les incertitudes de Confiant dans le maniement
de la langue française le conduisent sans doute à ignorer
le sens du mot "polémique".
En fait, mon expérience martiniquaise a été des
plus intéressantes. En répondant à l'invitation de
l'IUFM, je ne savais pas que les cours de langue et culture créoles
qu'on me demandait constituaient une remédiation modeste (20 heures
de cours) à la désertion des enseignants de l'Université
des Antilles et de la Guyane qui, faute de voir réussir le chantage
qu'ils avaient tenté d'exercer sur la direction de l'UIFM en prétendant
lui imposer leur coordonnateur des enseignements de langue et culture régionales
(ce qui est tout simplement inouï!), ont décidé de ne
plus assurer les cours qu'ils donnaient auparavant. Si, comme ils le hurlent
à l'envi, on a introduit un loup dans la bergerie, c'est totalement
et exclusivement de leur fait et par leur faute! Ils ont répandu
le bruit que les enseignements avaient lieu à l'UAG (et non à
l'IUFM) dans les années précédentes (je viens de l'entendre
dire à Paris) ; ce n'est qu'un mensonge de plus et d'ailleurs on
peut trouver le détail des enseignement assurés l'an dernier
à l'IUFM dans le site kapeskréyol où l'on n'a même
pas pris la peine de supprimer le programme 2002-2003 que ces mêmes
enseignants ont soudain refusé d'assurer en 2003-2004.
Ces enseignements ont été pour moi pleins d'intérêt
puisque j'ai eu comme étudiants tous les stagiaires de l'IUFM qui
s'intéressent, à un titre ou à un autre, aux enseignements
de langues et cultures créoles. J'ai surtout découvert que
le GEREC (mais en fait R. Confiant dont je ne m'explique pas l'ascendant
sur ses collègues, vu sa nullité scientifique et académique)
impose au plan universitaire et scientifique un régime totalitaire
de terreur qui s'apparente à ceux du Kampuchea démocratique
de Pol Pot ou de la Roumanie de Ceaucescu. On désigne à la
vindicte publique ou on traîne dans la boue tous ceux qui manifestent
la moindre velléité d'indépendance par rapport à
l'orthodoxie géréquienne. On prononce des sentences d'exil
(contre L.F. Prudent) ou des interdictions de séjour (contre moi),
mais on constate désormais que ces rodomontades sont aussi vaines
que grotesques). On insulte et on menace tous ceux dont on pense qu'ils
pourraient jeter quelque doute sur les vérités révélées
par le GEREC. A Pol Pot et Ceaucescu, il faudrait même ajouter Hitler
puisque les sbires du GEREC sont envoyés dans les librairies de
Fort-de-France pour y déchirer mes livres!
Au cours de ce séjour, ma grande surprise a été
le nombre considérable de témoignages de sympathie et d'approbation
que j'ai reçu, alors que le GEREC affirma partout que toute la Martinique
est derrière lui. J'ai véritablement eu le sentiment, non
pas tant que les points de vue que j'exprimais étaient unanimement
approuvés (je n'ai d'ailleurs pas eu le temps de dire grand chose
dans les interventions publiques que j'ai pu faire à la radio ou
à la télévision locales), mais que beaucoup de gens
étaient contents d'entendre ou de voir exprimer enfin des points
de vue autres que ceux du GEREC. L'intervention la plus longue que j'ai
pu faire, l'émission télévisée, le "Club" sur
ATV, ayant été diffusée après mon départ,
je n'ai pas juger des réactions qu'elle a suscitées, mais
elles semblent avoir été de même nature.
L'interview de RFO : l'attentat manqué
J'ai surtout pris conscience, lors de ce bref séjour, que cette
monopolisation de l'opinion par le GEREC repose sur une mainmise quasi
totale sur les médias et l'internet. Je savais déjà
que, pour des raisons que j'ignore, Antilla était largement acquis
au GEREC. On constatera dans la suite que, suite à ma mission, R.
Confiant et J. Bernabé se sont vus, à de multiples reprises,
ouvrir les colonnes de ce magazine. Tous les téléspectateurs
qui ont vu mon interview au journal de 19 heures, mercredi 17 décembre
2003, ont été stupéfaits de la hargne et de l'agressivité,
tout à fait inhabituelles, du journaliste qui m'interrogeait. Il
est très clair que c'était là un guet-apens qu'on
m'avait tendu et que les questions avaient été préparées
en liaison avec le GEREC ou par le GEREC lui-même.
De deux choses l'une : soit ce journaliste, qui s'est manifestement
contenté de me poser ces questions agressives, ne les avaient pas
préalablement lues ou n'en avait pas vérifié la pertinence
et dans ce cas il a une singulière idée de son métier
et a fait une confiance aveugle (sans jeu de mots!) à celui qui
lui a préparé ces questions ; soit ce journaliste est complice
du groupe de désinformation qui a tenté de m'attirer dans
ce traquenard.
Quand j'ai vu que je n'avais même pas rencontré le journaliste
avant le journal, que j'ai été introduit en cours de journal
sans même savoir de quoi il allait être question et surtout
que la maquilleuse elle-même savait que je venais pour le CAPES (ce
que je ne savais pas moi-même), j'ai flairé le piège.
Je l'ai d'autant plus flairé que j'ai dans le passé fait
un grand nombre d'interviews à RFO et que je connais les méthodes
de travail de cette radio.
Cela ne m'a nullement gêné, bien au contraire. Le journaliste,
à qui l'on avait préparé cinq questions, toutes plus
agressives les unes que les autres, toutes sur le CAPES (dans lequel je
n'ai ni rôle ni responsabilité), a accumulé les informations
fausses et s'est montré particulièrement hargneux; j'avais
donc toutes les raisons de répondre sans ménagement. De ce
fait, le pauvre s'est trouvé plus déconcerté que moi
et m'a sottement, à la fin de l'entretien, donné l'opportunité
d'inviter, publiquement et officiellement, le GEREC à la conférence-débat
que je donnais le lendemain à l'IUFM. J'aurais été
sincèrement heureux que le GEREC réponde à cette invitation
et que nous puissions avoir un débat public sur ces questions. Naturellement
personne n'est venu et les Martiniquais n'ont pas manqué de se faire
une opinion sur cette dérobade.
Monopolisant les médias, les sectateurs du GEREC investissent
aussi l'espace électronique où, sous couvert d'anonymat ou
de références pseudo-associatives (on verra plus loin ce
que j'entends par là et ce qu'il en est advenu), ils peuvent diffuser
des "communiqués" où voisinent l'injure, le racisme et la
calomnie.
Il m'est donc apparu nécessaire et urgent de pouvoir apporter,
pour ceux et celles qui le souhaitent, des éléments d'information
que la presse écrite ou audiovisuelle locale ne peut ou ne souhaite
pas diffuser. Comme je pensais, depuis plusieurs mois déjà,
créer un site internet (à de toutes autres fins d'ailleurs),
ces circonstances m'ont conduit à faire avancer rapidement ce projet.
La guerre des communiqués du CVCC
On trouvera donc ci-dessous la plupart des "communiqués" du
GEREC ou de ses avatars (le CVCC) ainsi que des éléments
de rétablissement des faits ou de réfutations d'argumentations
qui, comme on le constatera dans la suite, tournent généralement
court pour céder la place aux injures et aux calomnies.
Je me limiterai souvent à reproduire les textes, sans répondre
sur le fond. D'abord, parce que , pour la plupart, ils n'en ont pas. Ensuite,
parce que, selon la maxime de Pierre Dac, "quand on va au fond des choses,
on y reste". Je me bornerai donc à des commentaires qui n'auront
d'autres finalités que de souligner les ignorances, les âneries,
les palinodies, les mensonges, les contradictions des intervenants et en
particulier celles de R. Confiant qui est le plus souvent la "voix" du
GEREC ; je ne sais trop comment écrire ce mot car, comme on peut
le vérifier en lisant sa thèse, cet "auteur" ne fait pas,
en français, le différence entre "voie" (< via) et "voix"
(<vox) de même que, quoique se flattant dêtre dans le Larousse,
il ne connaît pas l'orthographe de ce nom qu'il s'obstine, depuis
des années, à écrire avec deux r. On n'en finit
pas de compte ses ignorances que son incorrigible pédantisme rend
insupportables. Ce n'est pas grave bien sûr, mais rien n'est plus
irritant chez les ignorants de son espèce que leur incessant besoin
de parler des choses savantes qui leur sont étrangères.
Mes commentaires, pour plus de clarté, seront en italiques et,
quand ils sont dans les textes mêmes, entre crochets.
Communiqué N°22 (diffusé avant mon arrivée).
Un colonialiste dans nos eaux
par le C.V.C.C. (Comité de vigilance pour le C.A.P.E.S de créole)
A la mi-décembre, la Direction de l’IUFM-Martinique, persistant
dans sa voie anti-créole, invite Robert CHAUDENSON, chantre de la
francophonie impérialiste et accessoirement spécialiste du
créole réunionnais, a prononcer une conférence devant
les étudiants préparant le Professorat des écoles-option
créole et le CAPES de créole. Mieux, ce monsieur se fendra
d’un cours sur “la didactique du français en milieu créolophone”!
[On
trouvera plus loin mon commentaire sur ce point et dans les archives du
site la liste de mes publications ; il est évident que R. Confiant,
par ses travaux et titres académiques comme par son expérience
(il était naguère encore maître-auxiliaire d'anglais),
est plus qualifié que moi pour ce genre d'enseignement!] Il
convient de rappeler que R. Chaudenson s’est violemment opposé à
la création du CAPES de créole par le Ministère de
l’Education Nationale en l’an 2000. L’article ci-joint (publié dans
le quotidien “LIBERATION”) en est la preuve formelle. Comment donc aujourd’hui,
la direction de l’IUFM-Martinique peut-elle inviter semblable personnage
à faire des cours devant des étudiants qui préparent…le
CAPES de créole? Il s’agit là de toute évidence d’une
provocation diligentée par certains individus exilés loin
de la Martinique et qui souhaitent y reprendre pied, chose que nous ne
permettrons jamais.[L.F. Prudent que désigne cette périphrase
est actuellement, et fort heureusement, en Martinique ; on voit ce que
valent les rodomontades de Confiant ; comme dit le proverbe réunionnais
"parol de Konfian, kou d pèt de sien"] Dès la parution
de l’article anti-CAPES de Chaudenson, une vive réprobation s’est
aussitôt élevée dans la plupart des pays créolophones.
Témoins les trois textes ci-joints émanant :· pour
la Réunion, d’Axel Gauvin, écrivain et enseignant à
l’Université de la Réunion, · pour la Martinique,
de Jean Bernabé et Raphaël Confiant, enseignants à l’Université
des Antilles et de la Guyane.· pour la Guadeloupe, de Hector Poullet
et Laurent Farrugia, enseignants du secondaire et écrivains.Dans
sa propre université (Aix-en-Provence), Chaudenson fut désavoué
par certains de ses collègues, ce qui provoqua l’implosion du groupe
de recherches sur le créole qui y existait et sa disparition en
tant qu’équipe du CNRS. Il est à noter d’ailleurs que Chaudenson
et ses collègues n’ont formé en 25 ans d’existence aucun
jeune créoliste français! Tous les créolistes qui
montent, en Occident, sont pour la plupart allemands, anglais, américains
ou canadiens. Il est vrai que la créolistique ne fut pour ce monsieur
qu’un marchepied, un tremplin vers une défense colonialiste de la
francophonie, éradicatrice des langues locales (dont le créole),
francophonie lourdement subventionnée, il est vrai, par divers ministères
et organismes, ce qui favorise voyages, postes juteux et autres prébendes.
[Je rappelle que le GEREC s'appose, à intervalles variables,
selon les besoins, une fausse queue sous la forme d'un"-F" qui veut dire
FRANCOPHONE! Quelle horreur que cette compromission régulière
avec le colonialisme! Nul ne semble s'interroger sur ce fait. Pour ce qui
concerne les thèses que j'ai dirigées, on en trouvera la
liste dans les archives du site.]
NOUS NE PERMETTRONS PAS AU COLONIALISTE CHAUDENSON DE PRENDRE PIED
A LA MARTINIQUE!Mais il y a pire: c’est le gaspillage financier entraîné
par la venue de ce monsieur alors que le campus de Schoelcher dispose d’un
Institut Supérieur d’Etudes Francophones (ISEF) doté d’enseignants
parfaitement capables d’assurer les cours de “Didactique” que Chaudenson
s’apprête à délivrer à grands frais. La Direction
de l’IUFM-Martinique prend là une lourde responsabilité à
un moment où l’Etat est en train de réduire drastiquement
les fonds qu’il alloue aux organismes de formation tels que les IUFM et
les Universités.La meilleure preuve que l’ISEF peut tout à
fait, et à bien moindre coût, prendre en charge de tels cours,
réside dans le fait que l’ex-coordonnateur du CAPES de créole
et actuel coordonnateur du P.E.-option créole, bras droit du directeur
de l’IUFM-Martinique, a jugé utile, après une quinzaine d’années
en tant qu’instituteur, de venir faire une licence de didactique…à
l’ISEF ! ! !NON AU GASPILLAGE FINANCIER A L’IUFM-MARTINIQUE ! LE
C.V.C.C.
[Le texte suivant, non daté, est sans doute antérieur
à ma venue en Martinique car on y sent des parfums d'élections
; le vote avait eu lieu le dimanche qui a précédé
mon arrivée. Ce billet doux est néanmoins tellement significatif
qu'il valait la peine de le reproduire]
Information (POUR INFORMATION)
Cher Jean Bernabé, Je t'informe qu'à dater de ce jour,
mon action en faveur du créole se fera EXCLUSIVEMENT à travers
l'action politique et notamment de "BATIR LE PAYS MARTINIQUE" dont je suis
membre depuis cinq ans. Je vais, avec Jane,Carine et Mandibèlè,
préparer des dossiers sur différents sujets que nous remettrons
à notre député EDMOND-MARIETTE, à SAMOT, qui
sera bientôtsénateur du Sud, à Louis BOUTRIN, conseil
régional et Jane ETIENNE qui, nous l'espérons, le deviendra
aussi, que nous gardions deux assemblées ou que nous n'en ayons
plus qu'une seule. Ceci veut dire qu'il est désormais HORS
DE QUESTION pour moi d'allernégocier avec les représentants
de l'Etat français (Recteur, DRAC etc...).Je n'ai pas de temps à
perdre avec des sous-fifres et des petits fonctionnaires de merde dont
tout le monde aura oublié le nom lorsqu'au bout de trois ans ils
auront quitté la Martinique. Toutefois, je comprends que toi et
d'autres, vous ayez une autre vision des choses. Je pense que tutrouveras
suffisamment de planqués au GEREC-F et au DEPA (chargés de
cours, ATER, MCF et profs), qui sont là grâce aux combats
que nous avons menés depuis trois décennies, pour t'accompagner
chez le Recteur ou le DRAC. A propos de ce dernier, il nous est très
favorable et m'a invité à déjeuner deux fois depuis
son arrivée.
[ Ralph devait se souvenir que, selon l'Ecriture, le "pain du méchant
emplit la bouche de gravier". Que dire de celui qu'offre un "petit fonctionnaire
de merde" ?]
Il est très branché littérature et sera d'accord
pour aider davantage les PUC et financer les "Mardis culturels du Monde
créole". Mais désormais, je ne veux plus rien avoir à
faire avec les représentants de l'Etat colonial ; cet Etat ne comprend
que la pression politique ou militaire (Corse). Quand on joue les gentils
petits garçons, comme ce fut notre cas pour le CAPES de créole,
ils vous roulent dans la farine ! S'agissant de la Fac et de l'UAG, je
vais aussi mettre la pédale douce et me préoccuper plutôt
d'écrire mes romans, chose que je néglige depuis que je suis
devenu MCF. Je ne crois plus ni en la pérennité du GEREC-F
ni en celle de l'UAG. Quand Damoiseau et toi serez partis à la retraite
d'ici deux ou trois ans, le GEREC-F Martinique va disparaître ou
va se transformer en une structure dominée par l'anthropologie,
la sociologie, l'info-com, la didactique ou les sciences de l'éduc.
La créolistique et la linguistique n'y auront plus voix au chapitre.
D'autant qu'au niveau des jeunes doctorants Martiniquais, je ne vois
que des arrivistes et des non-militants de la cause créole
[R. Confiant est habituellement plus aimable avec les étudiants,
surtout quand il s'agit de les manipuler dans la perspective de ses propres
intérêts].
C'est triste mais c'est comme ça ! Quant au devenir de l'UAG,
il était déjà menacé par le DSI, il le sera
encore plus par le DLI. A quoi bon dans ces conditions perdre du temps
à sauvegarder une unité qui devient chaque jour plus chimérique
? Je serai plus utile à la Martinique en écrivant mes livres
qu'en perdant mon temps dans des conseils d'UFR ou d'administration. Cordialement.
Ralph
Communiqué N°23
Les 5 mensonges du colonialiste Chaudenson
par le C.V.C.C. (Comité de vigilance pour le C.A.P.E.S de créole)
22 décembre 2003
Ceux qui ont orchestré, en fin décembre 2003, la venue
de Robert Chaudenson à la Martinique et ont obligé les étudiants-stagiaires
de l’IUFM-Martinique à assister à sa semaine de cours sous
peine de retrait d’1/30ème par jour d’absence sur leur salaire,
ceux qui ont promené cet individu de RFO à ATV, en passant
par RCI et France-Antilles, sont à nos yeux les premiers responsables
des mensonges diffusés par celui-ci dans notre pays et, le moment
venu, auront à s’expliquer sur de tels agissements.[Nul doute
qu'ils tremblent! Signalons au passage que les stagiaires IUFM sont des
fonctionnaires et qu'ils sont, de ce fait, tenus d'assister aux enseignements,
aux miens comme aux autres, ce qui semble assez normal.] Pour l’heure
et afin d’éclairer le grand public, nous nous contenterons d’épingler
5 mensonges parmi le tissu qu’a déroulé Chaudenson comme
à loisir :“Jean Bernabé, mon ami de 28 ans”: affirmation
fausse. Bernabé et Chaudenson n’ont jamais été ni
amis ni ennemis et ont tout simplement collaboré pendant plusieurs
années au sein du C.I.E.C (Comité International des Etudes
Créoles) lequel compte pas moins d’une cinquantaine de membres de
huit nationalités différentes. Les positions défendues
par Chaudenson n’ont jamais été celles de Bernabé
et inversement. Cela d’abord parce que Chaudenson n’a jamais vu d’un bon
œil la création du GEREC c’est-à-dire d’une structure d’études
et de recherches sur le créole à la fois autonome et autochtone,
lui qui est parvenu à mettre les créolistes réunionnais
sous son étouffoir pendant près de 30 ans. Cela est si vrai,
qu’au milieu des années 90, à la suite d’un rapport assassin
d’un “expert national” sur le créole, le GEREC-F s’est vu privé
pendant 4 ans de toute subvention de la part du Ministère de l’Education
Nationale, subventions normalement allouées à tous les groupes
de recherches universitaires. Motif avancé par le soi-disant expert:
le GEREC-F ne produit rien. Devinez qui a pu être cet “expert” et
jugez ainsi de son “amitié de 28 ans”! [Sur la question de mon rôle
comme "expert", je réponds plus loin et je la laisse donc de côté.
Tout cela est absurde et ne témoigne que d'une ignorance crasse
de choses de l'université. Il n'existe pas "de subventions normalement
allouées à tous les groupes de recherches universitaires".
Fort heureusement d'ailleurs, car cela permet de distinguer les bons des
médiocres et des mauvais. C'est même là que réside
le rôle des expertises. On verra plus loin quelle est la réalité
des faits.Le CIEC compterait "une cinquantaine de membres" et j'y aurais,
un peu par hasard, voisiné avec Jean Bernabé. Le CIEC, dont
la composition figure dans tous les numéros d'Etudes créoles,
revue que Confiant devrait lire davantage pour son information, compte
vingt membres (et non cinquante et à l'époque il n'en comptait
même que 15) et de sa création jusqu'à 1999, c'est-à-dire
pendant 23 ans, Jean Bernabé a été Vice-président
(avec Mervyn Alleyn, de l'Universtié des West Indies, et Danielle
Jorre de Saint Jorre, Ministre des Affaires Etrangères des Seychelles)
et membre du Bureau du CIEC.. Je dirai, de M. Alleyne et de D. Jorre de
Saint Jorre (hélas récemment décédée),
comme de Jean Bernabé, qu'ils (ou elle) sont (ou a été)
mes ami(e)s. Cela n'implique nullement que nous ayons toujours été
d'accord sur tout. J'ajouterai que j'ai un peu découvert la Martinique
avec Jean Bernabé (lors de mon premier séjour en 1978) et
il doit se souvenir que je l'ai bien conseillé dans sa carrière,
à ce moment et après, en le poussant à abandonner
la thèse de 3e cycle qu'il avait entamée, pour faire directement
sa thèse d'Etat ; un troisième cycle ne lui servait à
rien puisqu'il était agrégé. “Raphaël Confiant
n’a pas sa place au jury du CAPES de créole car il n’est pas linguiste
mais littéraire” : affirmation faussse. [A qui fera-t-on croire
que j'ai tenu pareil propos ? Que Confiant ne soit pas linguiste ; cela
ne fait aucun doute ; il s'est d'ailleurs gardé de tenter se faire
qualifier en 7e section du Conseil National des Universités (sciences
du langage). Son incompétence est notoire ; passons. Comment aurais-je
pu qualifier de "littéraire" quelqu'un qui, pour ce qui est de la
littérature française, dont il affecte de parler, n'a même
pas le niveau d'un bon élève de lycée. Exemples :
Confiant situe la Pléiade (qui prend place au milieu du XVIe siècle)
au milieu du XVIIe et fait du Parnasse (au XIX e siècle) un mouvement
littéraire du XVIIIe siècle! Ce ne sont pas des inadvertances,
toujours possibles ; il le dit et le répète, dans sa "thèse"
(j'hésite à user de ce terme pour qualifier cette "chose")
comme dans ses Guides. Le compte rendu que j'ai fait de sa thèse
étant trop peu connu, je vais le faire figurer dans les archives
de ce site ; pour le Parnasse au XVIII siècle, cf. la "thèse"
page 154]. D’abord parce le CAPES de créole n’est pas un CAPES
de linguistique [Qui a jamais dit cela?], ce dernier n’existant
d’ailleurs pas! Ensuite, parce que comme tout CAPES de langue (anglais,
espagnol etc…), les matières principales des épreuves écrites
de ce concours sont…des matières littéraires. A savoir: a)
la dissertation créole qui n’exige pas d’être linguiste mais
bien d’avoir une bonne connaissance de la littérature créole;
b) la traduction français/créole qui exige d’avoir de bonnes
connaissance en matière de grammaire normative et de lexique des
deux langues concernées mais pas spécialement de linguistique.
A l’oral du CAPES de créole, les candidats admissibles peuvent être
interrogés dans 4 disciplines différentes: histoire des sociétés
créoles, géographie des sociétés créoles,
anthropologie des sociétés créoles et linguistique
créole. On le voit donc, la linguistique n’est qu’une simple discipline
de l’oral au CAPES de créole sur laquelle tous les candidats ne
sont pas forcément interrogés. Mais le plus malhonnête
dans la contrevérité émise par Chaudenson, c’est que
les jurys des deux premiers CAPES de créole étaient massivement
composés d’historiens, d’anthropologues, de géographes, de
littéraires et d’enseignants du secondaire, tous amis ou alliés
de Chaudenson. Jurys dans lesquels il n’y avait AUCUN membre du GEREC-F!“J’ai
toujours été favorable à un CAPES de créole
monovalent et non au CAPES bivalent voulu et obtenu par le GEREC-F”: faux
là encore. Chaudenson n’a jamais été favorable à
AUCUN CAPES de créole, monovalent ou bivalent, ce qu’il a clairement
exprimé dans un article publié dans le quotidien “LIBERATION”,
en février 2000, article largement diffusé par nos soins
dans lequel il accuse le Ministère de l’Education Nationale d’avoir
créé le CAPES de créole pour “apaiser les excités
martiniquais”! Cette histoire de Capes monovalent, qu’il sort à
présent de son chapeau, n’est venu qu’en deuxième ligne de
défense, lorsque les Chaudensonniens ont compris qu’ils ne parviendraient
pas à empêcher la création du CAPES. Dès lors,
il devenait urgent pour eux de le couler en l’enfermant dans…le Tout-créole.
En effet, un CAPES de créole monovalent reviendrait à ne
faire composer les étudiants que sur des épreuves liées
à la seule langue et culture créoles, chose que le GEREC-F
a toujours refusé. Ce dernier s’est toujours battu pour un CAPES
bi-valent (créole-anglais; créole-espagnol; créole-lettres
modernes;
créole-histoire; créole-géographie) qui donne une
double compétence aux candidats reçus et leur offre ainsi
une chance de pouvoir continuer à travailler si jamais un jour ils
étaient conduits, pour une raison ou une autre, à enseigner
dans une académie non-créolophone. En feignant donc d’être
plus royaliste que le roi (CAPES Tout-créole), Chaudenson ne cherchait
en fait qu’à noyer le poisson mais cette misérable manœuvre
a échoué: c’est le CAPES bivalent qui a été
choisi par le Ministère.[Ce que je dis du CAPES dans ma conférence
montre que je n'ai pas de conviction sur la question de la bivalence ou
de la monovalence. Je n'ai naturellement jamais dit que j'avais toujours
été favorable à un CAPES monovalent. J'ai dit et je
le répète que, dans les conversations que j'ai eues, en 2002,
à Sainte Lucie dans un colloque scientifique avec Jean Bernabé
(ce que Confiant nomme "fricotages"), j'ai été étonné
d'apprendre que le GEREC était favorable à la bivalence.]
“La préparation au CAPES de créole organisée par le
GEREC-F sur le campus de Schoelcher depuis septembre 2003 ne compte plus
un seul étudiant”: archifaux. C’est au contraire la préparation
organisée par l’IUFM-Martinique qui, n’ayant pu rassembler que…2
étudiants, a dû s’arrêter début novembre, faute
de combattants. Celle du GEREC-F continue à rassembler une douzaine
d’étudiants soit le même chiffre que lors des CAPES de 2002
et 2003.
[Il faudrait décidément transcrire et publier le texte
de l'émission "le Club" sur ATV ; je n'ai fait que répondre
aux questions qui m'étaient posées. J'ai cru comprendre qu'à
l'UAG, la préparation "sauvage" et, pour les enseignants "bénévole"
du CAPES créole, battait de l'aile; en tout état de cause,
ille n'a rien eu de commun avec les promesses mirifiques faites d'une "préparation
gratuite du CAPES 2003-4 à l'UAG (qu'on a même oublié
de retirer du site "Kapes kreyol". Tout le monde savait en Martinique que
cette fameuse préparation, dont le seul but était de débaucher
les candidats de l'IUFM ,'avait pas lieu. C'est ce qui m'a conduit à
dire que je pensais voir se réduire de beaucoup le nombre des candidats,
donc des reçus martiniquais. Toutefois, si j'en juge par les évaluations
que Confiant fait de la valeur, de la compétence et du travail de
ses collègues, (cf. ci-dessous), cette préparation ne sert
peut-être, en fait, à rien!). Je suggérerai volontiers
à Don Confiant de créer, outre le "Comité de Vigilance
du Capes Créole", une commission de censure qui contrôlerait,
avant parution, les écrits des autres membres du GEREC (elle pourrait
aussi examiner les textes de Confiant lui-même pour en éliminer
les erreurs, les mensonges et les aberrations, mais qu'en resterait-il
alors ?). En effet, Gerry L'Etang, dans son zèle naïf à
se mêler à ce concert épistolaire, vend sottement la
mèche et écrit (le texte est cité et commenté
ci-dessous car il en vaut la peine) :"Des étudiants de l’UAG qui
se destinent à préparer le même concours, m’attendaient
en cette rentrée de janvier tiraillés entre sarcasme et angoisse"Le
pauvre garçon n'a pas compris tout le film ; il lâche le morceau
"DES" étudiants "se destinent", à trois mois du concours,
à commencer à le préparer à l'UAG ! Mieux vaut
tard que jamais.] “Les étudiants ont quitté la préparation
au CAPES de créole organisée par le GEREC-F à cause
de la mauvaise qualité de cette formation”: archifaux et risible.
En effet, pendant les deux premières années d’existence du
CAPES de créole, la préparation des candidats à l’IUFM-Martinique
a été assurée par pas moins de…6 enseignants du GEREC-F.
Ces derniers, ayant cessé toute collaboration avec l’IUFM en cette
troisième année d’existence du concours, seraient-ils subitement
devenus nuls ou incompétents?
[ Cette préparation annoncée n'existe pas comme le
prouve les propos de Gerry l'Etang .Je crois en outre n'avoir rien dit
de tel, même si, à examiner les productions pédagogiques
et les travaux scientifiques de Confiant et L'Etang, je me dise que j'aurais
peut-être dû le dire, au moins pour eux car, fort heureusement,
d'autres intervenants ne jouent pas dans la même division!]
On le voit donc, le sieur Chaudenson a multiplié les contrevérités
lors de son passage, aidé en cela par des Martiniquais qui par ailleurs
– du moins pour certains d’entre eux – ont encore le culot de se draper
dans la toge “anticolonialiste-féministe-trostskyste et bla-bla-bla”.
Avec de tels faux-jetons on comprend un peu mieux le succès du “NON”
au scrutin du 7 décembre dernier.
LE C.V.C.C.
Pour rétablir les faits, face aux mensonges permanents du CVCC,
le plus simple me paraît de reproduire ici le texte de la conférence
que j'ai donnée à l'IUFM le jeudi 18 décembre 2003.
On y trouvera la réalité de mes propos et de mes positions.
Robert CHAUDENSON
CONFÉRENCE FAITE À L'IUFM DE FORT-DE-FRANCE LE 18.12.03
L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES ET CULTURES RÉGIONALES : ÉTAT
DES LIEUX ET PERSPECTIVES
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, chers collègues, chers amis,
L'enseignement des langues et cultures régionales : état
des lieux et perspectives.
Le thème qu'on m'a proposé pour cette conférence
est vaste, mais, comme vous pourrez le constater dans un moment, je me
propose de l'élargir encore ou, plus exactement, de le traiter en
amont d'une approche étroitement pédagogique. Toutefois,
avant d'aborder le sujet lui-même, je voudrais faire quelques observations
et compléments, tant au sujet de ma venue à la Martinique
qu'à propos de l'interview qu'à sollicité de ma part,
hier mercredi 17 décembre, la chaîne de télévision
RFO Martinique pour son journal télévisé du soir.
Ces remarques me serviront, en quelque sorte, comme le sujet proposé
m'y invite, à établir un état des lieux, au moins
pour les sessions du CAPES créole de 2002 et 2003 avant de passer
aux perspectives qui seront la seconde partie de ma conférence.
Les CAPES 2002 et 2003 : Etat des lieux
Un loup dans la bergerie
Ma venue en Martinique, à l'invitation de l'Institut Universitaire
de Formation des Maîtres, trois ans après l'affaire du CAPES
Créole(s), a suscité un de ces communiqués vengeurs
dont le "Comité de vigilance du CAPES de Créole", le CVCC,
détient, semble-t-il, le secret. Je ne connaissais pas ce CVCC,
mais, en voyant le ton et le prudent anonymat de ce texte, je n'ai pu m'empêcher
de penser à la fois aux Comités de vigilance des Croix de
feu et surtout aux Vigilants du Ku-Klux-Klan du Sud des Etats-Unis. Depuis
que je sais que des individus de cette mouvance déchirent mes livres
dans les librairies de Fort-de-France, la connotation nauséabonde
de cette mouvance, toujours abritée sous la cagoule de l'anonymat,
n'a fait que se préciser. Ce texte appelle néanmoins deux
remarques.
La première est que curieusement, ce communiqué d'une
page est assorti, outre le texte de mon article de Libération de
novembre 2000[texte dans les archives du site], de trois autres textes
dont, curieusement, on ne donne pas les dates.
L'un est d'Axel Gauvin. Il est aussi de novembre 2000. Je n'y ai jamais
répondu dans la mesure où, selon l'habitude de ce groupuscule,
il ne m'a pas été adressé. A. Gauvin y manifeste un
vif, un violent désaccord avec mon point de vue, désaccord
que ne partageaient pas mes amis et collègues Lambert-Félix
Prudent et Carpanin Marimoutou (trio que les "Vigilants" martiniquais qualifient
ainsi : "le grand blanc (votre serviteur), le nègre (L.F. Prudent)
et le coolie (Marimoutou)" ; on voit par là que l'évocation
du Ku-Klux-Klan n'est pas si fortuite que ça !). La presse réunionnaise
n'avait pas marqué de sentiment particulier pour cet article que
le journal communiste local, Témoignages, avait signalé et
reproduit, sans autre remarque. Je crois que la position de l'Université
de la Réunion et son désaccord avec R. Confiant sont désormais
assez évidents et connus pour que je n'insiste pas sur ce point.
Pour ce qui est des termes dont use A. Gauvin, je pense qu'il devrait avoir
au moins la reconnaissance de la plume, car chacun le sait, et lui le premier,
il a fait, dans ses romans, sans le dire, un abondant usage de ma thèse.
L'autre texte reproduit est une lettre d'Hector Poullet (que je connais
bien) et d'un certain Laurent Farrugia (que je ne connais pas). Ce texte,
également non daté ici, remonte aussi à novembre 2000
(on cherche bien entendu à tromper le lecteur en dissimulant que
ces textes datent de trois ans !). La prise de position d'Hector Poullet
m'avait surpris et peiné à l'époque. Depuis, et les
Vigilants le savent mieux que personne, Hector Poullet est revenu sur cette
déclaration et il a même eu le courage de le faire dans une
lettre qu'il m'a demandé de lire en séance plénière,
lors du Dixième Colloque Interantional des Etudes Créoles
qui s'est tenu à la Réunion en octobre 2002. Je l'ai fait
et cet acte courageux a été unanimement apprécié
(le texte figure d'ailleurs dans le Rapport Général). Depuis,
j'ai rencontré H. Poullet et nos relations amicales sont redevenues
ce qu'elles étaient (Le GEREC Guadeloupe s'est d'ailleurs vu interdire
l'usage de la dénomination GEREC par le GEREC Martinique !). De
tels agissements feraient ailleurs perdre définitivement la face
à quiconque, mais les auteurs de ce texte ont-ils encore quelque
chose à perdre ?
La seconde remarque est que le CVCC, non content d'injurier et d'invectiver
(à quand le goudron et les plumes ?), prononce désormais
des sentences d'exil contre les "individus exilés loin de la Martinique
qui souhaitent y reprendre pied, ce que nous ne permettrons jamais" (comprendre
L.F. Prudent, dont le départ pour la Réunion, a été
une perte irréparable pour l'Université antillaise), mais
aussi contre un enseignant (votre serviteur) librement invité par
un établissement d'enseignement supérieur martiniquais (l'IUFM
de Fort-de-France) auquel le CVCC prétend dicter sa conduite et
imposer ses choix pédagogiques. La formule est en capitales grasses
dans le texte "NOUS NE PERMETTRONS PAS AU COLONIALISTE CHAUDENSON DE PRENDRE
PIED A LA MARTINIQUE". La conférence que je suis en train de faire
et la nombreuse assistance qui me fait l'honneur de m'écouter démontrent
ce que valent les rodomontades du CVCC.
Comme beaucoup d'entre vous ont pu le constater, le CVCC, faute d'avoir
pu m'empêcher de mettre le pied en Martinique (vous observez ce soir
que j'y ai même mis les deux !), a cru me tendre un piège,
en me faisant inviter au journal télévisé de RFO du
mercredi 17 décembre 2003. Curieusement (j'ai beaucoup pratiqué
RFO-DOM), j'ai été invité 48 heures à l'avance
avec un rendez-vous précis et surtout un temps d'antenne inhabituel
(cinq minutes alors qu'en général on ne dépasse guère
les trois minutes). En outre, plus inhabituel encore, je n'ai pas rencontré
le journaliste chargé du journal avant ce dernier et l'on m'a même
fait entrer en studio, alors que le journal avait commencé depuis
dix minutes et sans que je sache donc de quoi il allait être question.
J'ai compris, dès les premières questions (le journaliste
en avait cinq soigneusement notées sur une feuille et dont il n'était
sans doute pas l'auteur), à l'agressivité du ton, tout à
fait inhabituelle aussi sur cette chaîne qu'on avait voulu me faire
tomber dans un piège. Cela ne m'a nullement gêné et,
bien au contraire, le ton inamical des questions m'a permis de dire sans
ménagement mon point de vue.
Les résultats des CAPES 2002 et 2003.
La première question concernait les résultats des CAPES
créoles, le nombre des Martiniquais reçus étant jugé
insuffisant. Je n'avais pas le temps de faire observer au journaliste,
qui apparemment ne le savait pas, que le CAPES est un concours et que par
conséquent, il pourrait tout à fait, pour huit postes mis
au concours, y avoir huit reçus Réunionnais ou huit reçus
Martiniquais, car le facteur de l'origine géographique des candidats
n'intervient pas dans les décisions du jury d'un concours national.
On peut vérifier aisément que le rapport annuel, pourtant
des plus circonstanciés, ne fait pas mention de ce genre de détails.
Néanmoins, tout le monde sait bien que, la première année,
en 2002, il y a eu dans les reçus (je devrais dire les "reçues"
car ce sont toutes des filles) 5 Réunionnais et 3 Antillais ; en
2003, 4 Réunionnais et 4 Antillais ont été reçus
parmi 16 admissibles et 51 candidats ayant effectivement composé
où n'ayant pas eu une note éliminatoire.
Comment un journaliste peut-il ignorer ou feindre d'ignorer des informations
factuelles si banales et si aisément vérifiables ? Sa seule
excuse est peut-être d'avoir pris au sérieux les rodomontades
de R. Confiant qui, avant la première session du CAPES, affirmait
à tous vents que les candidats antillais, formés dans la
licence et la maîtrise de langues et cultures régionales,
allaient rafler tous les postes. Il écrivait :
"Ils [les Réunionnais grands artisans du complot] ont
donc peur de voir leurs étudiants surclassés par les Antillo-Guyanais
et rafler les huit postes mis au concours cette année. En constituant
un jury uniquement composé de gens travaillant sur le réunionnais,
ils espèrent ainsi éliminer plus facilement les candidats
antillo-guyanais".
Ces propos sont totalement absurdes comme la suite l'a bien montré
; je prétendais dès ce moment (et les faits m'ont donné
ici aussi raison) que le fait d'avoir fait une licence et une maîtrise
de langue et culture créole compromettait au contraire les chances
des candidats antillais (surtout si, en outre, les pauvres avaient Confiant
comme professeur) car, durant ces deux années d'études spécialisées,
ils avaient toutes chances d'avoir délaissé, sinon abandonné,
après leur DEUG, la seconde matière du CAPES (français,
anglais, espagnol, histoire, etc.). Quiconque a l'expérience des
concours de recrutement sait cela. J'ai autrefois passé le CAPES
et l'agrégation de lettres classiques. Tous les candidats à
ces concours savent que ce n'est pas avec la littérature française
qu'on réussit ou qu'on se classe dans les premiers, mais avec le
latin et le grec. Le français ne sélectionne pas (on obtient
le plus souvent entre 8 et 12 avec quelques candidats au-dessus ou au-dessous
de ces notes) ; en revanche, le thème latin et surtout le thème
grec, l'épreuve la plus redoutée, ne pardonnent pas. Si on
y obtient 1 ou 2 sur 20, ce qui est hélas courant vu le genre de
l'exercice car un barbarisme est vite arrivé, on est recalé,
si brillant qu'on ait pu être en littérature.
Les statistiques du concours 2003 le confirment totalement : sur les
62 candidats qui ont composé, 11 (soit près de 18%) ont eu
dans une épreuve une note éliminatoire et il est clair, quoique
que cela ne soit pas précisé, à ma connaissance, dans
le rapport que ces zéros ont été obtenus, non en langue
et culture créoles mais dans la seconde matière. Confirmation
de cette hypothèse est donnée par les moyennes de notes de
l'ensemble des candidats (en dehors de ceux qui ont eu un zéro éliminatoire)
; en dehors du français, où l'on peut toujours sauver les
meubles, les moyennes sur 20 en seconde matière sont très
faibles : histoire 03,75 ; géographie 03 ; anglais 03,62 ; espagnol
02,75. Sur ce point comme sur les autres, les faits m'ont donné
complètement raison. On ne peut certes reprocher à R. Confiant
de ne rien savoir des concours de recrutement puisqu'il n'en a jamais passé
ou, en tout cas, réussi, mais est-il raisonnable qu'il y prépare
et pire encore qu'il exige de siéger dans le jury ?
Le jury du CAPES Créole
Le présentateur du Journal de RFO m'a demandé, en gros,
pourquoi J. Bernabé et R. Confiant n'étaient pas dans ce
jury. J'aurais pu "botter en touche" et répondre que je voyais pas
à quel titre cette question m'était posée, puisque
je n'étais rigoureusement pour rien dans la désignation de
ce jury qui ne dépend que de son Président et du Ministère.
J'ai, au contraire, saisi l'occasion à la fois de donner mon sentiment
et de rétablir publiquement les faits.
La présence dans le jury de J. Bernabé, agrégé
de grammaire, docteur d'Etat, depuis longtemps professeur des Universités
et connu pour ses travaux dans le domaine de la créolistique était
parfaitement logique. En revanche, je vois mal en quoi s'imposait celle
de R. Confiant, auteur d'une thèse de nouveau régime des
plus médiocres, qui, il y a peu, était encore maître
de conférence stagiaire et n'a publié aucun travail réellement
scientifique.
En outre, ai-je ajouté, J. Bernabé et R. Damoiseau se
sont vu proposer d'entrer dans le jury et ils ont refusé de le faire
sous la pression de R. Confiant qui voulait utiliser, selon son habitude,
ce moyen de chantage pour imposer sa propre présence que rien ne
justifiait. C'est, chacun le sait, R. Confiant qui a empêché
ses collègues d'accepter d'être dans le jury, espérant
par là finir par imposer sa propre présence. Quand, au bout
de quelques mois, devant l'échec manifeste de ce chantage, il a
levé l'interdit et toléré que ses deux collègues
acceptent la proposition, le jury était bien entendu déjà
constitué. Les choses sont aussi simples que ça et, en fait,
tout le monde le sait ou devrait le savoir puisque ces faits ont été
rapportés dès février 2002 par Edouard de Lépine
dans un article "Sé kod yanm ki maré yanm". Cet article est
consultable dans son site <edl55.com>
Une autre question, corollaire de la précédente, touchait
à la composition du jury où, me disait-on, les Antillais
étaient sous-représentés, comme le prétendait
dès 2002 R. Confiant (cf. supra). Là encore, je ne comprends
pas comment un journaliste, qui doit traiter un sujet dans son journal,
peut se laisser remettre des questions, sans même prendre la peine
de vérifier les faits qu'elles évoquent. S'il a lui-même
préparé ces questions, la faute est encore plus grave. En
effet, d'un geste, on peut, par internet, en quelques secondes, avoir accès
au rapport du jury et les candidates au CAPES qui ont consulté ce
document le savent bien. On y constate que pour les épreuves de
créole, seules en cause ici, sur 13 membres, il y a en tout et pour
tout quatre spécialistes du réunionnais (Barat, Gauvin, Marimoutou
et Staudacher-Valliamée). Où est la sur-représentation
des Réunionnais ? Le CVCC, qui prétend désormais interdire
à L-F Prudent tout retour dans son île natale, a-t-il décidé
de lui retirer aussi sa qualité de Martiniquais ? Il est clair que,
dans ce jury, L-F Prudent corrige les copies de créole martiniquais
et ne peut être assimilé aux correcteurs d'épreuves
réunionnaises. Le comptabiliser de façon absurde comme réunionnais
ne changerait rien à la proportion puisque le groupe antillo-guyanais
est bien plus nombreux.
CAPES de créole ou CAPES de créoles ? Où l'on
retrouve la question initiale.
Une fois encore les faits me donnent totalement raison.
Je rappellerai, pour commencer, une des multiples palinodies du GEREC
et de R. Confiant. En effet, le GEREC après voir dénoncé,
le racisme et le colonialisme qui me poussaient à refuser l'unité
des créoles français, a viré soudain de bord et s'est,
contre toute attente, rangé à la position que je défendais,
sans bien entendu confesser son erreur.
Ainsi, le 5 mars 2001, par une lettre de son directeur Jean Bernabé
à Christophe Borgel, coordonnateur des langues régionales
au Ministère de l'Education Nationale, le GEREC propose la "suggestion"
suivante : mise en place de DEUX sous-commissions de travail “ l'une consacrée
aux créoles [au pluriel !] des Antilles et de la Guyane, l'autre
au créole de la Réunion ”. Mieux encore, on invoque dans
cette lettre, à l'appui de cette proposition, si farouchement refusée
peu avant quand je la formulais, trois "raisons" dont la première
est “ linguistique ”. Pour fonder cette raison linguistique, la seule justification
est, comble d'impudence, la citation d'une phrase de mon livre de 1992
( "Les créoles de ces deux zones ne sont pas mutuellement intercompréhensibles"
Des îles, des hommes, des langues, 1992, p.43 ). Dois-je rappeler
que trois mois plus tôt, le même GEREC me couvrait d'insultes
lorsque je mentionnais cette évidence !
Tout a démontré depuis, et tout particulièrement
les propos de R. Confiant, du GEREC (-F ou pas), du CVCC (mais tout cela
n'est-il pas de la même farine !), qu'il aurait fallu deux CAPES
au moins, donc un -s à créole. En revanche, si l'on avait
fait, comme je le souhaitais et comme, après m'avoir insulté
fin 2000 ou, en tout cas, avoir co-signé la lettre d'insultes de
R. Confiant, Jean Bernabé a fini par l'admettre, en proposant deux
sous-commissions qui, en fait auraient été deux sous-jurys,
on aurait évité tous des débats oiseux sur la composition
du jury et le nombre des reçus. Je pense d'ailleurs que la solution
que le GEREC préconisait en mars 2001 avec deux sous-commissions
dans un seul jury, visait d'abord à sauver la face, les jurés
réunionnais ayant massivement refusé les diktats de R. Confiant.
Toutefois, je ne suis pas sûr qu'une telle solution soit légale,
mais je ne veux pas m'appesantir sur ce point, à la fois juridique
et subsidiaire. En revanche, s'il y avait eu deux CAPES, l'un pour le réunionnais,
l'autre pour les créoles antillo-guyanais, on n'aurait pas vu pratiquer
une permanente désinformation ni sur la composition du jury (il
y aurait deux jurys distincts), ni sur les résultats. Si l'on garde
le nombre de huit postes par an, il y aurait eu 4 postes pour les Antilles-Guyane
et 4 postes pour la Réunion. A cet égard, il faut mentionner
car on l'ignore souvent (et en particulier le GEREC) que la population
scolaire de la Réunion équivaut à peu près
à celles de la Guadeloupe et de la Martinique réunies.
Le professeur de "second ordre" qui n'a formé aucun chercheur
français.
C'est de moi qu'il s'agit et c'est ce qu'on lit, une nouvelle fois,
dans le CVCC n° 23 ; un autre thème est que j'ai fait ma carrière
grâce au créole. Tant mieux car je suis de ce fait autorisé
à répondre sur ces points sans risquer de me faire taxer
d'immodestie. Je ne comprends d'ailleurs pas bien la logique du raisonnement,
car si ma position académique est si modeste, je ne vois pas où
est l'avantage que j'ai pu tirer, dans ma carrière, du fait de me
consacrer aux études créoles puisque je possède par
ailleurs tous les grades académiques requis (CAPES et agrégation
de lettres classiques, Doctorat d'Etat es-lettres). Toutefois, il faut
bien que je m'explique sur mon "imposture" puisqu'elle a conduit l'IUFM
de Fort-de-France à m'inviter, non sans imprudence.
Voyons rapidement ces points mineurs.
Il est clair, et je le regrette, que les études créoles
ne sont pas, comme l'étude des langues et cultures régionales
dans leur ensemble, un secteur universitaire prestigieux. La 73e section
du Conseil national des Université, consacrée aux "langues
et cultures régionales" est de création récente et
regroupe un nombre très réduit d'enseignants. Le Ministère
de l'Education m'y a nommé il y a trois ans (le CNU comprend des
membres élus et des membres nommés). A ce titre, tout professeur
de "second ordre" que je suis, j'ai eu à y gérer, avec mes
collègues élus et nommés ; les carrières de
J. Bernabé, R. Confiant et R. Damoiseau. L'égarement, qui
a conduit à me nommer dans cette instance est d'ailleurs répétitif,
puisque j'ai été nommé au CNU quatre fois au cours
de ma carrière, par des Ministères de gauche et de droite,
sans avoir jamais été candidat et surtout dans quatre sections
ou groupes différents (langue et littérature française,
sciences du langage et langues et cultures régionales).
Travailler sur les langues et cultures créoles ne m'a toutefois
nullement servi et, au plan académique, j'aurais sans doute été
mieux considéré, si j'avais poursuivi dans la voie dans laquelle
je m'étais engagé quand je suis parti faire mon service militaire
à la Réunion. J'avais alors un sujet de thèse sur
"le style épistolaire au XVIIe siècle", thème noble
s'il en fut. Comme à cette époque, il fallait faire, pour
une thèse d'Etat, outre la thèse principale, une thèse
complémentaire et que je devais passer deux ans à la Réunion,
je me suis intéressé au créole local, sujet totalement
vierge alors et dont j'ai fait mon sujet de thèse complémentaire.
De fil en aiguille, le sujet secondaire est devenu principal et au lieu
de rester deux années à la Réunion, j'y suis resté
dix-huit ans. En fait, et pour en revenir par ce détour, aux "langues
et cultures régionales", cette section du CNU et cette discipline
sont, de toute évidence, peu prestigieuses dans l'université.
Peu d'enseignants demandent à s'y rattacher ; les possibilités
de promotion y sont peu nombreuses et un enseignant désireux d'avancer
rapidement dans la carrière n'y trouvera sans doute pas son compte.
Selon R. Confiant et les "Vigilants", je n'aurais formé "aucun
jeune créoliste français" ; je suis incapable de dire, à
brûle-pourpoint, le nombre précis de thèses que j'ai
dirigées, mais un tel chiffre n'a, en fait, aucun sens car ce qui
compte est bien entendu le devenir de ces "thésards" devenus docteurs
{J'ai mis, depuis, dans les archives de ce site la liste de thèse
que j'ai fait soutenir]. Sauf erreur de ma part, huit de mes "thésards"
ont été ou sont professeurs dans des universités françaises
(dont six avec le titre de Professeur). Je dis toujours d'ailleurs que
ce "taux de reproduction" est très excessif et que, si tous les
directeurs de recherche avaient autant de professeurs d'universités
dans leurs anciens thésards, on irait tout droit à la catastrophe.
Pour ce qui est du "professeur de second ordre", la formulation m'amuse,
mais elle a l'avantage de me fournir une occasion de donner à R.
Confiant, qui en en a souvent bien besoin, une petite leçon de langue
française. En effet, en principe, en français, "second" ne
s'emploie que quand il s'agit d'un ensemble de deux ; s'il y a plus de
deux éléments, on dit deuxième. De là un problème
: si je suis un "professeur de second ordre", où va-t-on classer
R. Confiant, qui pourrait tout au plus espérer le "troisième"
voire le "dixième" ordre. Il est vrai qu'il n'est pour le moment
que "maître de conférences", fonction auquel le CNU, auquel
je n'appartenais pas alors, a eu la légèreté de le
qualifier après un examen peu sérieux de son dossier scientifique
et un rapport de complaisance fait par un rapporteur qui, de son propre
aveu, n'avait pas lu la thèse! J'espère fermement que
le CNU sera plus vigilant s'il demande un jour sa qualification aux fonctions
de professeur.
Le sabotage de la préparation du CAPES par le GEREC
La dernière ligne du communiqué n° 23 du CVCC est
la suivante (toujours en capitales grasses) : NON AU GASPILLAGE FINANCIER
A L'IUFM DE LA MARTINIQUE.
Le gaspillage en cause est naturellement occasionné par ma mission
d'enseignement (20 heures de cours en une semaine à l'intention
de tous les étudiants, candidats au CAPES ou Professeurs des écoles,
intéressés par les enseignements de langues et cultures créoles).
On atteint là le comble de l'impudence puisque tout le monde
sait ici que le GEREC, qui l'an dernier assurait les enseignements de préparation
au CAPES à l'IUFM, a soudain refusé, cette année,
d'assurer ces mêmes cours. Mieux encore, le GEREC a prétendu
imposer à la Direction de l'IUFM un coordonnateur des enseignements
qu'il aurait lui-même choisi. Devant le refus de l'IUFM, établissement
d'enseignement supérieur autonome, d'accepter un pareil chantage,
impensable en tout autre lieu, les enseignants du GEREC ont délibérément
choisi de ne pas assurer les enseignements, SABOTANT ainsi SANS LE MOINDRE
SCRUPULE un CAPES créole pour la création duquel, moins de
trois ans auparavant, ils se disaient prêts à tout. Ils devaient,
ont-ils dit alors, assurer une préparation "sauvage" et "bénévole"
à l'Université, mais, semble-t-il, ces belles intentions
ont fondu au soleil martiniquais et il ne semble plus y avoir à
l'UAG de préparation clandestine du CAPES créole Tout indique
que cette année, EXCLUSIVEMENT DU FAIT DU GEREC, il y aura bien
plus de Réunionnais que de Martiniquais dans la liste des reçus,
puisqu'il y aura sans doute pas plus d'une demi-douzaine de candidats sérieux
aux Antilles. Je ne doute pas un instant que les "Vigilants" du CVCC, seuls
responsables de cet état de fait, ne se répandent alors en
protestations aussi hypocrites qu'indignées.
LES LANGUES ET CULTURES REGIONALES DANS LES SYSTEMES EDUCATIFS DES
DOM : LES PERSPECTIVES.
On voit par ce titre que je souhaite à la fois réduire
le champ de mon propos (je parlerai néanmoins de la question des
langues et cultures régionales en métropole et en Corse)
et l'élargir dans la mesure où la question ne peut être
posée, à mon sens, sans référence aux systèmes
scolaires dans leur ensemble.
J'organiserai mon propos autour de deux points que j'aborderai, en quelque
sorte, dans l'ordre inverse de la logique.
1. Qu'aurait dû ou pu être un vrai CAPES de créoles
(avec un -s final bien sûr) ?
2. Quelle pourrait ou devrait être la place des langues et cultures
régionales, qu'on ne doit en aucun cas limiter au seul CAPES, dans
les systèmes éducatifs "domiens" ?
A quel titre suis-je concerné par l'enseignement des langues
et cultures régionales ?
La réaction que j'ai eue lors de l'annonce de la création
du CAPES créole (au singulier) tenait à des causes multiples
: mon passage au sein de la 73e section du Conseil National des Universités
et les échanges que j'y avais eus avec les autres membres, spécialistes
de basque, de breton, de corse ou d'occitan ; mon long séjour à
la Réunion et la lutte que j'y avais menée en faveur d'une
réforme des systèmes éducatifs des aires créolophones
; enfin mon intérêt, sur un plan plus général,
pour les rapports entre langues, éducation et développement
dans les pays du Sud.
Je rappellerai en annexe quelques titres de ma bibliographie, qui est
certes de "second ordre", mais néanmoins assez fournie et qui montre
l'intérêt que j'ai depuis longtemps pour ces questions. Cette
vingtaine de titres d'articles ou de livres parus entre 1979 et 2001 constituent
une liste sans doute incomplète, mais elle n'a d'autre but que de
montrer que, depuis plus de vingt ans, mon intérêt pour l'analyse
des rapports entre langues et école dans l'espace francophone ne
s'est jamais relâché. Comment pourrais-je ne pas m'amuser
de voir les "Vigilants" s'indigner de me voir parler de "didactique du
français en milieu créolophone" ? C'est sans doute un sujet
qui m'est bien plus familier qu'à eux, car je ne connais aucun travail
de R. Confiant sur ce sujet, pas plus d'ailleurs que sur d'autres sujets
scientifiques, car j'espère que dernier ne considère pas
comme tels les "Guides du CAPES" qu'il a produits. J'en ai rendu compte
ailleurs et leur contenu me donne à penser que les candidats au
CAPES créoles ne perdent pas grand-chose à voir cet auteur
se retirer désormais sur son Aventin pédagogique.
En outre, depuis les années 80, le hasard a voulu que je sois
amené, à de nombreuses reprises, à participer aux
réflexions des ministères français sur le problème
des langues et cultures régionales. D'abord, comme membre du groupe
d'experts qui, au Ministère de l'Education Nationale, avait été
chargé, sous la direction de Jean-Claude Bouvier, de faire un état
des recherches universitaires sur les langues et cultures régionales,
puis, comme membre du Conseil National des Langues et Cultures Régionales.
Ce Conseil, créé en 1985 par L. Fabius et J. Lang, a eu,
en raison du changement de majorité une vie assez brève ;
j'y siégeais avec, à mes côtés, pour les DOM,
Boris de Gamaleya (pour la Réunion) et S. Schwartz-Bart (pour les
Antilles). Ce conseil, renouvelé par tirage au sort (pour moitié),
lors du retour aux affaires de la droite en 1986, (j'avais eu la "chance"
de demeurer dans cette instance), ne s'est jamais plus réuni ; quoique,
à ma connaissance, il n'ait jamais été officiellement
supprimé. J'ai siégé plusieurs années dans
le Groupe d'Etudes Techniques de la Direction de la Recherche et des Etudes
Doctorales du Ministère de l'Education Nationale où, précisément
j'étais plutôt chargé des dossiers concernant les langues
et cultures régionales. J'ai également fait partie de la
CORDET pour les sciences sociales et, par ailleurs, de la Commission des
Sciences Sociales de l'ORSTOM. Autant dire que j'ai été mêlé
depuis longtemps à toutes sortes d'approches de ces problématiques.
Toutefois, dans le système français, participer à
ces instances de réflexion ne signifie pas nécessairement
être associé de façon forte et réelle aux prises
de décisions. Je donnerai ici, pour revenir à mon propos,
l'exemple du CAPES Créole car il est des plus significatifs.
Mon article de Libération ayant déclenché la polémique
que l'on sait, le Ministère de l'Education Nationale décide
de créer et de réunir le 3 avril 2001, à Paris, un
“ Groupe de travail sur le Capes de créole ”. Alors que la plupart
des membres sollicités sont informés de cette réunion,
j'y suis invité, ainsi que L.J. Calvet. Prévenus très
tardivement, nous ne pouvons y assister ni l'un ni l'autre, en raison d'importants
engagements antérieurs.
Ne pouvant, à mon grand regret, y participer, j'envoie à
Monsieur C. Borgel, qui réunit le groupe, une très longue
lettre d'excuse et de mise au point dont le texte figure dans mon article
sur le CAPES paru dans Etudes créoles (2001). J'y expose les points
de vue qui sont les miens et que j'ai à de nombreuses reprises rappelés.
Toutefois, au texte de convocation à cette réunion prévue
pour le 3 avril 2001 est joint le texte officiel présentant le CAPES
de créole (au singulier) arrêté dès le 2 février
2001 et paru au Journal Officiel le 15 mars 2001. On voit la démarche
et la méthode, on réunit et on consulte le “ Groupe de travail
sur le Capes de créole ” alors qu'est déjà publié
le texte officiel qui en définit les modalités. Bel exemple
de réflexion préalable et de concertation.
Notons d'ailleurs, et ce détail me paraît essentiel que,
dans le compte-rendu (rédigé le 5 avril 2001 mais parvenu
à mon adresse, sous une forme incomplète, le 21 mai 2001
comme je l'ai fait observer) comme dans la lettre d'accompagnement, il
n'est plus question de la première dénomination “ Groupe
de travail sur le Capes créole ”, mais seulement d'une “ Réunion
relative à l'organisation des concours externe et interne dans la
section “ langues régionales-créole ” ”. Les changements
sont très significatifs. Il n'est même plus question de réflexion
puisqu'en fait tout a déjà été décidé
avant la réunion du 3 avril 2001 ; d'autre part, si lénifiant
que soit ce compte-rendu, il ne peut que constater, après coup "qu'il
aurait été plus conforme à la réalité
linguistique de créer une section “ langues régionales-créoles
[phrase et pluriel soulignés par moi] au lieu de “ langues régionales-créole
[au singulier] ”." (page 1) ! On me donne finalement raison, mais on ne
tient aucun compte de mes remarques, comme d'ailleurs de celles des participants
réunionnais dont les avis vont dans le même sens. En fait
tout a été décidé à l'avance par l'Inspection
Générale et le Ministère, sans la moindre concertation
et, plus grave, sans la moindre réflexion autre que bureaucratique.
Pour une vraie réflexion sur un CAPES créole
Les cours que j'ai donnés à l'IUFM durant une semaine
m'ont confirmé dans deux critiques du CAPES que j'avais déjà
faites et qui sont si évidentes qu'il me paraît inutile de
m'y attarder ici.
La première est qu'il aurait fallu, on l'a vu, au moins deux
CAPES ; le GEREC et le Ministère l'ont reconnu, après coup
! Les étudiants martiniquais de l'IUFM en ont eu et m'en ont donné
la preuve incontestable. Ils n'ont rien pu comprendre à une cassette
vidéo que je leur ai présentée. Gérose Barivoitse,
conteur réunionnais, y racontait, en créole, une histoire
dont le sens leur est demeuré tout à fait inintelligible,
même si, ici ou là, ils ont pu saisir quelques mots, sans
pour autant percevoir le sens général du récit. J'ai
tenu à faire ici cette expérience pour mettre un terme définitif,
devant de futurs enseignants martiniquais, aux légendes sur l'intercompréhension
des créoles français des deux zones. C'est chose faite, n'en
parlons plus.
Le second point tient à une critique que j'avais déjà
formulée dans l'article de Libération. J'y déclarais,
et je maintiens mon point de vue pour l'ensemble des DOM, que le CAPES,
concours de l'enseignement secondaire (collèges et lycées)
ne réglait nullement le problème majeur de l'échec
scolaire dans les DOM, qui se situe EN AMONT, en particulier dans le primaire.
La thèse de C. March (préparée et soutenue, notons-le,
à Rouen sous la direction de L.-F. Prudent) faisait déjà
apparaître, chez les mères martiniquaises de milieu modeste,
une volonté manifeste de donner le français à leurs
enfants comme langue quasi première. Dans les échanges que
j'ai eus à l'IUFM avec les stagiaires, le sentiment général
a été que seule une petite minorité d'enfants martiniquais
est "créolodominant", en début de scolarisation et que, dans
cet ensemble, on trouve une bonne proportion de "primo-arrivants" haïtiens,
saint-luciens ou dominicains. En admettant ce fait, qui mériterait
cependant d'être étudié de plus près, on doit
garder à l'esprit que la population scolaire de Martinique constitue
moins de 20% du total de la population scolaire des DOM. Le problème
que j'ai soulevé, sans doute moins aigu en Martinique, continue
à se poser ailleurs, pour la grande majorité des enfants
en début de scolarisation. Le CAPES Créoles ne peut être
la réponse, unique et définitive, à la question majeure
qui est celle de l'apprentissage du français en début de
scolarisation . C'est ce que je voulais dire en faisant part de mes craintes
que le CAPES, même "créoles", devienne un "alibi" qui dispense
de toute autre réforme en satisfaisant des revendications "symboliques",
légitimes mais notoirement insuffisantes.
Nous touchons déjà ici à la principale critique
que j'aurais pu faire au projet de CAPES créole, si j'avais eu un
espace éditorial suffisant. Ce n'était pas le cas de mon
article de Libération que la rédaction jugeait déjà
trop long et dans lequel elle a fait des coupes ; un quotidien comme ce
dernier n'était d'ailleurs pas le lieu pour engager un tel débat.
Le CAPES créole n'est pas un concours satisfaisant pour toutes les
raisons que j'ai dites, mais, au-delà de ce cas, se pose le problème
général des CAPES de langues et cultures régionales.
Les CAPES de langues régionales : les aspects réglementaires
et la genèse du CAPES Créole.
J'ai écrit, en 1998, un article où je disais, de façon
forte mais, je crois, argumentée, mon indignation de voir refusé
aux créoles des DOM le statut de "langues régionales". Je
ne me souviens pas que cette prise de position ait été soutenue
et approuvée par R. Confiant. Peut-être dans la variabilité
de ses positions était-il alors dans une phase où, comme
il l'a fait à certains moments, il refusait pour le créole
martiniquais le statut de langue régionale et EXIGEAIT celui de
langue NATIONALE. Dans ce texte ("Français et langues régionales
: le cas des créoles" Etudes créoles, 1998, XXI, n° 1,
pp.11-25), je soulignais l'ambivalence politique de la thématique
des langues et cultures régionales ; elle a relevé, selon
les temps, de la droite ou de la gauche. N'oublions pas que la départementalisation
a été demandée par les sections "domiennes" du Parti
Communiste Français au nom de la totale intégration de ces
régions à l'univers culturel français. Dans ce texte,
je posais surtout la question de savoir pourquoi les créoles français
des DOM, qui sont, et de très loin, les langues "régionales"
(au sens non administratif du terme) les plus parlées (1,8 million
de vrais locuteurs environ) et les plus vivantes (puisque la grande majorité
de ces locuteurs les ont comme langues premières ou quasi premières)
ne bénéficiaient pas d'un statut qu'on a depuis longtemps
reconnu au basque, au catalan, au corse ou à l'occitan. Pour ce
problème, je ne puis ici que renvoyer, pour le maquis des textes
et des dates, au livre de G. Vermes et J. Boutet, La France pays multilingue,
1987. On y constatera que ces auteurs, pourtant spécialistes, déclarent
qu'il leur est impossible de "garantir l'exhaustivité" de la liste
des textes qu'ils ont tenté d'établir (1987 : 185) Le paradoxe
est que si, de 1988 à 1995, de nombreux arrêtés sont
pris en faveur de la plupart des langues régionales de France et
des TOM (y compris l'auvergnat et le vivaro-alpin pour les premières
et le tahitien et les langues mélanésiennes pour les secondes),
les créoles ne bénéficient pas de semblables textes.
Certes, certaines dispositions réglementaires de l'éducation
nationale comme les textes de 1982 et de 1995 et, pour les DOM, la "circulaire
Haby" de 1976 permettent des actions sur la base du volontariat, mais cette
dernière circulaire restreint les mesures majeures aux langues qui
se voient explicitement reconnu le bénéfice de la loi Deixonne
de 1951.
En fait, l'élément majeur de la reconnaissance effective
des créoles comme "langues régionales" et de la création
du CAPES, qui en découlait logiquement, tient à la Loi d'orientation
des DOM du 15 octobre 2000.. Je ne doute pas, et je l'ai dit et écrit,
que les Ministères de l'Education Nationale et des DOM, et plus
encore le Recteur de la Martinique, ont pensé, non sans quelque
naïveté, que la création du CAPES créole et l'octroi
de quelques postes allaient calmer le jeu du côté du GEREC.
Certes, ont pris fin les séances de tambour ou les menaces de blocage
des autres CAPES, mais le délire verbal de R. Confiant a trouvé
bien d'autres objets. Le précédent Recteur, Pierre Le Mire,
avait dû attendre la fin de ses fonctions et de son devoir de réserve
pour faire connaître son sentiment sur les agissements de R. Confiant.
Il avait d'ailleurs été contraint de le faire sous la forme
d'un droit de réponse dans Antilla dont je cite un bref extrait
:
“ Après lecture de l'article, à mon sens extrêmement
violent, qu'a publié M. Raphaël Confiant dans le numéro
de Antilla du 14 juillet 2000 sous le titre “ Sur le CAPES de créole
”, je tiens à apporter les précisions suivantes, ne souhaitant
pas laisser insulter sans réponse un responsable du service public
de l'éducation. […]. J'ai souligné certains problèmes
[…] et notamment :
l'absence de graphie consensuelle (même en Martinique)
la faiblesse du corpus et d'ouvrages en créole.[...] Je
déplore l'invective à laquelle se livre par écrit
M. Raphaël Confiant et les invraisemblables menaces de blocage des
autres CAPES (merci pour les jeunes Martiniquais qui préparent ces
concours nationaux) qu'il profère à la fin de son article.
”
Heureux Recteur d'alors, car si, à cette époque, on manifestait
sous ses fenêtres, au moins, à la différence de son
successeur, ne se faisait-il pas traiter, par ce même R. Confiant,
de "petit fonctionnaire de merde" et souhaitait-il "qu'on ne laisse pas
insulter sans réponse un responsable du service public". Les temps
ont changé ! Cria cuervos...(proverbe espagnol : "Elève des
corbeaux et ils te crèveront les yeux"). En effet, la constante
complaisance des autorités académiques et ministérielles
à l'égard des vociférations, des menaces et des chantages
de R. Confiant a évidemment fortement encouragé ce dernier
a se comporter ainsi. P. Le Mire, qui une fois sorti de charge, analysait
les choses avec tant de justesse, aurait été bien inspiré,
comme Recteur de la Martinique d'abord, puis comme conseiller du Premier
Ministre, de faire part, avec force, des si pertinentes remarques que contient
son droit de réponse à Antilla.
J'observe d'ailleurs (et je l'ai fait remarquer) que dans la conférence
tenue par Jack Lang, Ministre de l'Education nationale, le 18 octobre 2000,
la création du CAPES créole pour 2002 n'est nullement la
mesure-phare. La place donnée par le ministre à cette création
est très modeste ; elle est la quatrième mesure énoncée
en quatre lignes à la huitième page de son texte ; les réactions
du SNES Martinique soulignent aussi, me semble-t-il, la portée jugée
limitée de cette mesure.
Le problème des CAPES de langues régionales.
L'erreur de jugement fondamentale se situe très en amont du
CAPES Créole, au moment où l'on crée les premiers
CAPES de ce genre. Il est probable que, comme dans le cas du CAPES Créole,
une logique et des décisions bureaucratiques ont remplacé
toute réelle réflexion fondée sur la connaissance
des situations et la définition d'objectifs éducatifs d'abord,
pédagogiques ensuite. Sans vouloir accuser qui que ce soit, je ne
suis pas éloigné de croire que le corps de l'Inspection Générale,
souvent peu porté à l'innovation, surtout à cette
époque, a dû jouer un rôle majeur dans la conception
de ce nouveau concours.
Reconstituons la démarche. Dans "langues et cultures régionales",
il y a, en premier, "langues" ; nous avons des CAPES de langues vivantes
dans lesquels l'enseignement de la "civilisation" (donc de la culture...)
a sa place. Où est donc le problème ? Un CAPES de langue
régionale se fera sur le modèle d'un CAPES de langue, comme
celui d'anglais par exemple, donc le bon vieux schéma classique
: dissertation, version, thème. Comme ces futurs capessiens risquent
de n'avoir que peu d'élèves, puisque nul ne se préoccupe
de savoir quelle sera la place de la langue et de la culture régionales
dans les collèges et les lycées, on va, par prudence, créer
un concours bivalent, comme naguère celui des PEGC, de façon
à ce que, s'ils n'ont pas d'élèves en langue et culture
régionales, on puisse toujours leur faire enseigner le français,
l'anglais ou les mathématiques. Aucun besoin de réfléchir
et on prévient tout risque d'avoir des enseignants en chômage
technique faute d'élèves. Je ne suis pas dans le secret des
dieux, mais les choses se sont sans doute passées à peu près
ainsi. Le CAPES corse est le seul qui, à la demande et sous la pression
des Corses, échappe à la règle de la bi-disciplinarité.
Je croyais qu'un tel type de CAPES était celui que souhaitait
le GEREC, mais, ayant rencontré J. Bernabé à Sainte-Lucie
au Colloque organisé par Documenta sur "Créolité et
créolisation" (13-15 janvier 2002) et ayant discuté avec
lui des problèmes du CAPES, j'ai été étonné
de l'entendre se déclarer résolument en faveur d'un CAPES
créoles bi-disciplinaire.
Une telle démarche, déjà fort discutable pour les
autres CAPES de langues et cultures régionales, devient totalement
aberrante pour un CAPES de créoles. Un enseignant d'anglais a pour
fonction première et essentielle d'apprendre l'anglais à
des élèves qui ne le savent pas ; un enseignant de langue
et culture martiniquaises ne peut avoir pour fonction première d'apprendre
le créole martiniquais à ses élèves qui, dans
leur immense majorité, le parlent déjà. CQFD.
Le CAPES de créoles, même si on lui adjoint le -s final,
dont le Ministère, comme le GEREC, ont fini, en traînant les
pieds, par reconnaître la nécessité, quoique le texte,
sacré par définition, n'ait pas été modifié,
présente donc à peu près tous les défauts possibles.
Un de ces défauts réside dans sa conception même
et dans les épreuves qui le composent. Ainsi, témoignant
une fois de plus de son incompétence et de son total aveuglement,
R. Confiant a publié un Guide de la Version créole, au demeurant
pitoyable par son contenu. Or, il est évident que l'épreuve
de version, en théorie possible en alternance avec le thème,
ne sera jamais choisie puisqu'il faudrait alors donner quatre textes dans
chacun des quatre créoles, ce qui ouvrirait aussitôt d'infinies
possibilités de recours. En effet, dans un concours de recrutement
national, tous les candidats doivent composer sur les mêmes épreuves.
Une fois de plus, R. Confiant n'a rien compris, mais là il s'est
lui-même puni en rédigeant un guide sans la moindre utilité.
Un autre défaut tient au caractère hâtif et précipité
de sa mise en œuvre. Dès mon article de Libération en novembre
2000, je soulignais qu'il était absurde de prétendre créer
un concours pour des langues qui n'avaient pas de système graphique
reconnu. Fureur de R. Confiant contre ces propos d'un colonialiste "capessocide"
(je vais me mettre aussi aux néologismes !). O miracle ! Voilà
qu'en février 2002, le GEREC met en circulation, au Conseil Régional
de la Martinique, un texte qui souligne l'urgente nécessité
d'avoir une graphie officielle du martiniquais en raison même des
épreuves du CAPES.. Ce point qui avait constitué de ma part,
aux yeux du GEREC, une attaque inqualifiable contre le CAPES et le GEREC
(puisque tout le monde était censé user de la graphie GEREC
aux Antilles et dans le monde) est devenu, quatorze mois plus tard, pour
ce même GEREC, une urgence si "cruciale" qu'on en vient à
proposer, à la sauvette, un texte tout rédigé à
des élus locaux, qu'on juge sans doute incapables de se faire une
opinion par eux-mêmes. Comment peut-on encore prendre au sérieux
ces gens-là ?
Il en est de même pour la question du dictionnaire dont j'avais
aussi souligné la nécessité dans la perspective du
concours. Je mentionnais même explicitement le cas du créole
de la Martinique qui, à la différence du guadeloupéen
(pour ne pas parler des autres créoles), n'a pas de dictionnaire.
Je suis étonné que, dans les demandes au Conseil Régional,
à "l'urgence cruciale" d'officialiser la graphie GEREC, ne se soit
pas ajoutée la demande, tout aussi urgente et cruciale, de financer
un dictionnaire du créole martiniquais. Il est vrai que je crois
me souvenir que cette instance a déjà, depuis de nombreuses
années, investi des sommes très importantes (six millions
de francs, dit-on) dans un projet de dictionnaire qui lui avait déjà
été soumis par ce même GEREC. Ce groupe a d'ailleurs,
à cette époque, passé une petite annonce dans le Carrier
Pidgin (bulletin américain d'information dans le domaine de la créolistique)
pour essayer de recruter des étudiants américains disposés
à venir mener aux Antilles les enquêtes que ne pouvaient ou
ne voulaient pas faire, apparemment, les “ chercheurs ” du GEREC. En dépit
de l'ampleur du financement déjà très ancien, on attend
toujours les premiers résultats ! En fait, ce n'est un secret pour
personne que la seule personne qui a travaillé dans ce projet et
dirigé des étudiants dans des enquêtes est Bernadette
Cervinka, maître de conférence à l'UAG, chercheur "non-natif"
et qui a fini, semble-t-il, par quitter le Gerec. Non seulement pour le
moment rien n'a été publié, mais il semble même
qu'on ait volé le disque dur de l'ordinateur où étaient
stockées les données de B. Cervinka.
Le serpent de mer du Dictionnnaire a d'ailleurs un petit frère,
l'Atlas linguistique des Antilles. Je puis cette fois parler de cette question
avec une connaissance directe du dossier puisque, au Conseil National des
Universités, j'ai été amené à rapporter
sur un dossier où était citée expressément,
dans le dossier de demande de qualification d'un membre du GEREC, la date
de juin 2001, qui devait marquer le début de la parution de cet
Atlas linguistique. Nous sommes en décembre 2003 et, évidemment,
rien n'est paru. La qualification du candidat a été obtenue
sur une fausse déclaration, ce qui semble tendre à devenir
une habitude. Je pense que, dans ses décisions à venir, la
73e Section du CNU gardera en mémoire cette scandaleuse supercherie.
En tout cas, avec d'autres faits du même ordre, de tels agissements
ne contribuent pas à améliorer l'image du GEREC.
Pour une définition de la place des langues régionales
dans les systèmes éducatifs des DOM.
Elaboré sans réflexion suffisante sur un modèle
de concours déjà sottement calqué sur les concours
de langues vivantes et par là-même inadapté, le CAPES
Créoles a été mis en oeuvre à la hâte,
sans vraie réflexion et sans qu'aient été préparés,
et tout particulièrement à la Martinique, les éléments
pédagogiques essentiels, qui auraient dû être les préalables
indispensables (graphie officialisée, dictionnaire, voire atlas
linguistique et ethnographique, etc.).
A ce propos, je rappellerai que vers 1980, j'ai conçu, fait financer
et mis en oeuvre, en Haïti, un projet d'Atlas linguistique et ethnographique,
qui devait être un accompagnement à la fois psycholinguistique
(on prenait ainsi en compte les variétés du créole
haïtien autres que celle de Port-au-Prince) et pédagogique
(on allait ainsi disposer d'un immense fonds documentaire pour la prise
en compte de la langue et de la culture locale dans la réforme éducative
lancée par le Ministre Bernard). Je pense que tous ceux qui ont
participé à cette entreprise, soutenue en particulier par
n et le CIRELFA, s'en souviennent, qu'ils soient haïtiens comme P.
Vernet, Y. Joseph, J.F. Graphy, E. Bazile, A.M. Coriolan (j'en oublie sans
doute) ou étrangers comme S. Allman (qui, à l'époque,
a fait avec moi sa thèse sur le "lexique de la fécondité
et de la maternité en créole haïtien"), P. Brasseur,
M. Carayol et surtout D. Fattier dont ce travail a finalement constitué
le sujet de thèse d'Etat. L'entreprise, en tant que telle, n'a pas
été menée à son terme, mais, fort heureusement,
les résultats et leur analyse ont constitué la magnifique
thèse d'Etat de D. Fattier qui avait joué le rôle central
dans l'entreprise ; les premières enquêtes ont permis d'élaborer
des documents pédagogiques (sur le maïs par exemple) et tous
les enregistrements, reproduits grâce une fois encore à l'ACCT,
sont demeurés sur place lorsque D. Fattier est revenue en France.
On voit aisément, comme par les cas réunionnais et haïtien,
l'intérêt que les atlas linguistiques et ethnographiques présentent
pour le développement des enseignements de langues et cultures régionales.
Ce n'est pas un hasard si Jean-Claude Bouvier qui est, à bien des
égards, l'initiateur de la création de la 73e section du
CNU et qui a joué un rôle essentiel dans l'émergence
de ce secteur, est aussi l'auteur de l'Atlas linguistique et ethnographique
de Provence.
Pour le CAPES Créoles, la critique la plus sévère
de ma part est encore à venir : le principal vice de ce concours
est qu'il a été mis en place, comme d'ailleurs les autres
enseignements de langues et cultures régionales, sans que soient
réellement définis et, par là, légitimés,
la fonction, le rôle et la place de tels enseignements dans les systèmes
éducatifs.
A cet égard, la chose est plus grave encore pour les DOM que
dans le cas des CAPES hexagonaux. Un exemple. Quoique je vive en Provence
depuis plus de 20 ans, je n'y ai jamais entendu parler provençal,
du moins dans les zones urbaines où j'ai résidé, sauf
le dimanche matin, à la télévision, sur FR3, dans
l'émission folklorique hebdomadaire (Il y a 35 heures d'émissions
télévisées en provençal sur FR3 Provence-Alpes-Côte
d'Azur...PAR AN !). Etant moi-même d'origine occitane (comme mon
nom cévenol l'indique aux connaisseurs), j'ai entendu parler occitan
de façon constante dans mon enfance dans le village de l'Ardèche
d'où est originaire la famille de mon père. Aujourd'hui,
quoique j'y retourne assez fréquemment, je n'ai plus entendu parler
"patois" depuis des années.
De ce fait, en Provence, un "capessien" d'occitan peut tout à
fait, s'il a des élèves, les initier à la langue et
à la culture provençales dont ils ignorent à peu près
tout. En revanche, tous, en début de scolarité, sont francophones
et maîtrisent le médium éducatif, le français,
comme peuvent le faire des enfants de leur âge.
Dans les DOM, le problème est, dans la grande majorité
des cas, très différent et il n'y a nul besoin d'initier
aux créoles des enfants dont ce sont les langues premières
ou quasi premières. Pour prendre l'exemple réunionnais que
je connais bien mieux que le cas martiniquais qui, on l'a vu est moins
dramatique, on peut tout à fait trouver à Bagatelle ou Cambuston,
beaucoup d'enfants (c'est même la majorité) qui entrent à
l'école avec une compétence en français quasi nulle
et à qui ont va, pourtant, faire la classe en français, c'est-à-dire
dans une langue qu'ils ne maîtrisent ou même ne parlent pas.
Je me bats depuis trente ans sur ce front en expliquant, dans le monde
créole comme dans l'Afrique francophone, qu'enseigner EN français
n'est pas la même chose qu'enseigner LE français. Je sais
qu'on va m'objecter (on le fait depuis vingt ans) que c'était bien
pire encore il y a trente ou quarante ans et que bien des enfants, exclusivement
créolophones à six ans, lors de leur entrée à
l'école, ont fait par la suite d'excellentes études en français
(le cas est exactement identique en Afrique où les problèmes
sont encore pires). Je le sais bien entendu, mais je réponds, depuis
vingt ans aussi, par l'histoire de la piscine. Si l'on jette dans une piscine
cent enfants de trois ou quatre ans, cinq vont en sortir par leurs propres
moyens et nul doute qu'ils deviendront par la suite d'excellents nageurs.
En revanche, les 95 autres vont se noyer. Est-ce la bonne méthode
pour apprendre à nager aux enfants ?
Lorsque j'ai dit, lors de la création du CAPES Créoles,
que cette mesure, si symbolique et importante qu'elle soit, ne RESOLVAIT
NULLEMENT LE PRINCIPAL PROBLEME DE L'ECOLE DES DOM, car celui-ci se situe,
non dans le secondaire, mais, en amont, dans le pré-primaire et
primaire, je craignais que cette mesure ne serve d'ALIBI et ne détourne
de s'attacher à la solution du problème majeur, qui demeure
la maîtrise du français dans le primaire. Sur ce point aussi,
j'ai été l'objet des invectives de R. Confiant. Il m'accusait,
après et avec d'autres car la formule n'est pas de lui, de vouloir
faire du créole un "marchepied vers le français".
R. Confiant, toujours si prompt à flagorner Jack Lang, ce "grand
ministre", aurait bien dû lire plus attentivement le texte de la
conférence de presse du 19 octobre 2000 dans laquelle le ministre
annonçait la création du CAPES créole. On y lit en
effet :
“ Je conclus sur ce chapitre des langues régionales pour redire
que les efforts que nous déployons en leur faveur sont aussi des
efforts en faveur du français. En développant les langues
locales et notre langue nationale, nous favoriserons le bilinguisme, au
lieu de cristalliser sur les premières les causes d'un échec
scolaire trop important. ”
On n'a jamais entendu le GEREC, désormais agrémenté
de son amovible appendice caudal francophone (GEREC-F), commenter ce passage
pourtant essentiel de la déclaration de Jack Lang et qui rejoint
tout à fait mes propres positions d'affreux "colonialiste".
Celui qui a préparé le dossier pour le journaliste qui
m'a interviewé sur RFO à la Martinique, lui avait sans doute
soufflé de me demander pourquoi je "collaborais" à cet "alibi"
après l'avoir caractérisé comme tel, en venant enseigner
à l'IUFM de Fort-de France. La question ne m'a nullement gêné.
J'aurais pu y répondre, de façon plus agressive que je
ne l'ai fait, qu'il fallait bien que quelqu'un y enseigne puisque le GEREC
refusait de le faire, qu'il sabotait sans le moindre scrupule la préparation
du CAPES et qu'il abandonnait au milieu du gué les étudiants
martiniquais, si chers à son coeur quand il en a besoin.
J'aurais pu répondre aussi que, pour avoir lu la thèse
et les guides de R. Confiant, je voyais mal ce qu'il pouvait apporter aux
étudiants dans la préparation du CAPES, concours qui se situe
à bac+ 5.
Je ne l'ai pas fait et me suis contenté de dire que je m'imaginais
mal ne pas donner suite à une invitation, qui me permettait d'exposer
des connaissances sur lesquelles je travaille depuis trente ans et à
partir desquelles j'avais fait quatre livres dans les dix dernières
années dont, en particulier, un très gros ouvrage sur ma
théorie de la créolisation qui vient juste de sortir de l'imprimerie.
En outre, enseigner en Martinique, me permettait enfin de faire connaître
mes positions sur un terrain où on les caricature systématiquement
et où l'on fait déchirer mes livres dans les librairies.
J'ai été, bien au contraire, très content de répondre
à cette invitation, en dépit de la fatigue du voyage (en
classe plus qu'économique !) comme de l'enseignement (20 heures
de cours en une semaine), mais aussi des coûts de ce séjour
que j'ai eus à supporter (chacun sait que les remboursements forfaitaires
de l'Etat ne couvrent pas les frais réels d'un séjour en
Martinique).
Toutefois, comme dit la chanson, "Rien! Rien de rien. Je ne regrette
rien..".
Situation et avenir des capessiennes de créoles
Dans les multiples prévisions que j'ai faites à propos
de ce CAPES et dont on a vu que plusieurs se sont d'ores et déjà
réalisées, il en était une autre dont j'ai pu vérifier
la validité en novembre 2002 à la Réunion comme en
décembre 2003 à la Martinique.
En effet, dans le système actuel, l'enseignement des langues
et cultures créoles est offert, dans les collèges et lycées,
sur la base du choix entre les créoles et d'autres langues, comme
par exemple l'espagnol. Quel parent d'élève, antillais ou
réunionnais, décidera que son enfant va choisir l'option
"créole" au lieu de l'option "espagnol" ? Le bon sens conduit à
dire, comme je l'ai entendu souvent : "Le créole, mon fils (ou ma
fille) n'en a pas besoin puisqu'il (ou elle) le connaît déjà
; qu'il (ou elle) aille donc apprendre l'espagnol.".
Les conséquences sont évidentes ; il y a peu délèves
candidats à ces enseignements et il est donc à peu près
impossible, pour une capessienne de créole (mettons le féminin
puisqu'il s'agit surtout de candidates dans cette affaire), d'avoir, dans
un seul et même établissement, un service complet de langue
et culture créoles. Tous les témoignages que j'ai recueillis
montrent que, pour la plupart, elles ont un tiers de service (soit six
heures en LCR) ; cela les condamne donc à être "à cheval"
sur plusieurs établissements et/ou à avoir l'essentiel de
leur service dans leur discipline complémentaire (l'anglais ou le
français le plus souvent).
Quiconque connaît un peu l'enseignement sait l'enfer que constitue
la nécessité d'enseigner dans plusieurs établissements,
surtout pour une discipline regardée comme marginale et réunissant
des élèves de plusieurs classes (bonjour les problèmes
d'emploi du temps !) et, en outre, dans des pays, comme la Réunion
ou la Martinique, où les embouteillages sont aussi épouvantables
que permanents. Par ailleurs, les outils pédagogiques font largement
défaut et il ne suffit pas de parler créole pour faire 18
heures hebdomadaires d'enseignement de langues et cultures régionales.
On peut donc prédire qu'à un terme relativement court,
en dépit de la qualité et du militantisme culturel des capessiennes
de créoles, bon nombre d'entre elles se résigneront à
enseigner leur seconde discipline pour ne plus avoir à sacrifier
leur vie professionnelle et familiale.
Puisque j'en suis aux prévisions, j'ajouterai que je crains fort
que les Antilles, qui l'an dernier avaient vus reçus quatre de leurs
candidats, en aient bien moins cette année 2004. Pour avoir des
reçus, il faut avoir des candidats (et leur nombre semble en très
forte diminution) et surtout il faut que ces candidats aient pu bénéficier
d'une préparation convenable. C'est le cas, j'en suis sûr,
pour celles qui préparent ce CAPES à l'IUFM. Si modeste qu'ait
pu être mon rôle dans cette préparation, j'espère
que les cours que j'ai donnés les aideront un peu et, en tout cas,
je forme pour elles des voeux de plein succès. J'ai laissé
à la Bibliothèque de l'IUFM les livres que j'avais apportés
et en particulier le dernier, sorti la veille de mon départ pour
Fort-de France ; par ailleurs, je suis tout prêt à leur fournir
tous les documents dont elles pourraient avoir besoin dans la suite de
la préparation de leur concours.
Vers une vraie politique éducative pour les DOM
Le problème est pourtant simple et, pour ma part, j'en expose
les termes depuis plus de vingt ans. J'avais même conçu un
projet précis en 1982. J'avais alors rédigé un texte
intitulé "Projet de réalisation d'un programma audiovisuel
d'information sur les problèmes linguistiques et culturels des DOM",
dans la mesure où, comme je le pense encore aujourd'hui, l'information
est un aspect prioritaire et essentiel, si l'on veut éviter les
pratiques de désinformation dont j'ai pu constater, une fois de
plus, qu'elles sont courantes.
Le 26 juillet 1982, j'ai envoyé ce projet (que j'ai toujours
dans mes archives) au Ministère de l'éducation nationale
et au Ministère des DOM-TOM.
J'ai reçu, au nom du Ministre de l'Education Nationale, une lettre
de Jean-Claude Luc, "Chef de mission de l'action culturelle et des cultures
et langues régionales". La réponse était fort aimable
; voici le passage majeur (c'était, rappelons-le, il y a plus de
20 ans !) : "L'ampleur du problème ne permet pas de vous donner
dès maintenant une réponse, mais je veux, sans attendre,
vous informer que ce dossier et les propositions qu'il contient vont être
étudiés par les services compétents. Je vous ferai
savoir naturellement les décisions qui pourraient être prises"
(lettre JCL/ MCT, n° 816 du 6 août 1982). On aura déjà
compris que j'attends toujours la suite !
J'ai présenté une version de ce texte à la CORDET
(Commission pour la recherche dans les DOM-TOM dont je faisais alors partie)
le 9 décembre 1983 et, en 1984, je l'ai publié sous un titre
explicite "Vers une politique éducative dans les DOM français
: positions et propositions" (Etudes créoles, vol. VII, 126-141).
Ce texte n'a pas davantage retenu l'attention des autorités. On
voit une fois encore que mes positions ne sont pas nouvelles et qu'elles
ne sont pas inspirées par les circonstances actuelles ni par l'affaire
du CAPES Créoles.
Comme je le déclare depuis très longtemps (cf. les dates
des textes cités ci-dessus) et, comme je l'ai dit précédemment,
ma position a toujours été à peu près celle
qu'a exprimée Jack Lang lui-même, dans sa conférence
de presse du 19 novembre 2000, sans que R. Confiant, qui n'a pas pu ne
pas lire ce texte, trouve alors quoi que ce soit à redire aux propos
de ce "grand ministre". Quitte à être regardé comme
immodeste, je dirai que la position de J. Lang en 2000 rejoint la mienne,
car j'ai environ deux décennies d'antériorité dans
l'expression de ce point de vue.
Ce qui nous sépare totalement, en revanche, est que le Ministre
semble considérer que les choses vont de soi et même peut-être
que le CAPES va substituer à la diglossie français/créole,
source apparente de bien des maux, un bilinguisme équilibré
et heureux, empêchant désormais de "cristalliser sur les premières
[les créoles] les causes d'un échec scolaire trop important".
Ces propos euphorisants sont, à mes yeux, très insuffisants
et même pernicieux ; ils étaient précisément
à l'origine de ma crainte de voir le CAPES servir d'alibi à
l'absence de mesures sérieuses quant au problème majeur que
le Ministre signale pourtant lui-même, "l'échec scolaire trop
important".
Quelles sont les MESURES CONCRETES qui sont proposées dans le
cadre d'une politique sur les principes de laquelle tout le monde (sauf
R. Confiant, mais est-ce important ?) est à peu près d'accord
? Je n'en vois aucune ; comme toujours on parle de rattrapage, de postes
et de classes, sans se préoccuper vraiment de ce qui se passe réellement
dans ces dernières et sans fournir le moindre élément
sur une stratégie d'action réelle.
En 1982, je disais déjà que L'INFORMATION était
un aspect essentiel et j'ai été très heureux, durant
mes enseignements à l'IUFM de Fort-de-France, d'entendre une stagiaire
faire une semblable observation, avant même que j'aie abordé
cette question (c'était le mercredi 17 décembre et elle se
reconnaîtra, si elle lit ce texte).
Le problème est que pour informer sur une politique, il faut
d'abord en avoir une ! Une politique ne peut se ramener à des déclarations
à caractère humaniste et généreux, si estimables
qu'elles soient.
En novembre 2000, en plein début du conflit sur le CAPES, j'ai
eu l'occasion de prononcer une conférence, dans le grand amphithéâtre
de l'Université de la Réunion, sur ce même thème
des langues et de l'école. Je précise que j'y avais été
invité avant l'annonce de la création de ce CAPES et que
ce thème avait été choisi par le Recteur de la Réunion
lui-même. A ce propos, le Recteur de la Martinique n'a pas semblé
avoir le même intérêt pour ces problèmes et,
quoique, grâce aux "Vigilants", ma mission et son contenu n'aient
pas pu échapper à ses services, il n'a pas jugé bon
d'adresser un message ou d'envoyer un de ses représentants participer
à notre débat. Il est vrai que le GEREC s'est lui aussi dérobé
à la discussion, quoique je l'aie très cordialement invité
à y prendre part, de la façon la plus publique, lors de mon
interview sur RFO Martinique le 17 décembre 2003 à 19 heures
25. Pour en revenir à la Réunion et ma conférence
publique en présence du Recteur, je me suis permis, car nous avions
eu auparavant un entretien très détendu, de lui demander
(il était assis au premier rang de l'assistance) s'il y avait une
politique du Ministère de l'Education nationale en matière
de langues pour les DOM. Une telle question semblait nécessiter
une réponse trop longue et surtout dilatoire, la réponse
négative, la plus logique, me semblant peu probable ; cette formulation
laissant une échappatoire trop aisée à une fine mouche
politique, j'ai ajouté aussitôt "Ou plutôt, Monsieur
le Recteur, quel est le principal problème que vous avez eu à
rencontrer dans votre fonction à la tête du système
éducatif réunionnais ?". Sa réponse a été
simple, claire et sans doute sincère : "Les dates des vacances scolaires
!". Le Recteur a ainsi mis les rieurs de son côté, mais sa
réponse a été à la fois sincère et fort
inquiétante.
En effet, aucun recteur de bon sens et soucieux d'une gestion habile
de sa carrière comme aucun ministre de l'éducation nationale,
préoccupé de sa quiétude et de son avenir politique,
ne s'attaquera jamais aux problèmes majeurs du système éducatif,
a fortiori dans les DOM où ils sont plus importants et plus graves
qu'ailleurs. La France depuis 1981 n'a eu qu'un seul vrai ministre de l'Education
nationale, Claude Allègre, et on a vu comment cela s'est terminé
; je ne compte pas, dans la liste des Ministres de l'EN, Lionel Jospin,
qui l'a pourtant été, car, dans son ministère, bien
des gens considéraient déjà que le vrai ministre,
de fait, était son ami intime et conseiller spécial...Claude
Allègre. Je comprend tout à fait qu'un recteur nommé
pour trois ans dans un DOM fasse le choix logique d'un profil aussi bas
que possible, même si je persiste à ne pas comprendre qu'il
puisse se plier aux diktats d'un R. Confiant et se laisser traiter de "petit
fonctionnaire de merde" sans traduire l'intéressé devant
la Commission de discipline compétente. Mais, dans ces conditions,
où vont les systèmes éducatifs des DOM et peut-on
continuer à sacrifier des pourcentages importants de générations
d'élèves alors que la seule vraie richesse de ces territoires
est humaine (j'ai dit cela vers 1965, à La Réunion, dans
une commission d'un Plan qui devait être le Cinquième !) ?
L'objectif (lointain encore, mais il l'est moins à la Martinique
que dans les autres DOM) est, selon la formule de J. Lang, un " bilinguisme
équilibré et heureux" ; plus modestement, je réclamais,
vingt ans plus tôt, dans mon livre sur les créoles de 1979,
un "aménagement des diglossies créoles" (Les créoles
français, Nathan, 1979). C'est là un but ultime et sans doute
lointain ; il est indispensable de le fixer mais il faut aussi et peut-être
surtout, mais concevoir et définir des objectifs précis,
une stratégie déterminée, une planification rigoureuse
et des outils pédagogiques adaptés.
Certains se sont étonnés, voire indignés, d'une
phrase de mon article de Libération y voyant Dieu sait quelle allusion
raciste alors qu'elle est, je pense, des plus claires :
"Il s'agit de donner à l'enseignement du français en milieu
créolophone "domien" une efficacité qu'il n'a pas dans la
mesure où, depuis un demi-siècle, on a pensé que tout
se réglerait à coup de milliards. Il y a là d'ailleurs,
pour les Etats pauvres de l'espace francophone du Sud [c'est à l'Afrique
subsaharienne, Madagascar ou Haïti que je pense] une forme de consolation
; ils peuvent en effet constater qu'en couvrant les DOM d'écoles,
de collèges et de lycées, la France n'est pas parvenue à
améliorer, dans des proportions satisfaisantes [de l'aveu même
du Ministère de l'Education Nationale] le rendement des systèmes
éducatifs. Il ne suffit pas de créer des écoles et
des classes, encore faut-il se préoccuper de ce qui s'y passe" (9
novembre 2000).
Je ne changerai pas une virgule de ce texte si je devais le réécrire
aujourd'hui ; je n'y ai introduit des éléments de glose (entre
crochets, car ils ne sont pas dans le texte initial) que pour prévenir
toute interprétation malveillante dont je persiste à ne pas
voir ce qui la fonde. Ces remarques s'expliquent, en particulier, par le
fait qu'à la même époque (fin 2000), je coordonnais
les activités d'un groupe d'experts qui travaillait à un
rapport sur le thème suivant "Langues et éducation à
l'Agence de Coopération Culturelle et Technique de 1970 à
2000". J'ai d'ailleurs écrit à de multiples reprises sur
cette question, en particulier dans l'Ecole du Sud (1993). La situation
est naturellement infiniment pire dans le Sud (où l'on dépense
un seul $ par enfant scolarisé, quand on en dépense 100 dans
le Nord !). Je voulais dire, mais comment peut-on comprendre autre chose,
que l'argent ne fait pas tout et que, même quand on dépense
énormément de milliards, comme on l'a fait dans les DOM,
les investissements et les dépenses de fonctionnement ne dispensent
pas d'une réflexion stratégique à long terme sur les
objectifs, en particulier pour tout ce qui touche à la place et
à la fonction des langues, puisque toutes ces situations linguistiques
post-coloniales sont plurilingues et que les langues européennes
sont, le plus souvent, par la volonté même de ces Etats depuis
longtemps indépendants, les langues officielles et, en général,
les médiums de l'éducation.
Pour conclure
Aller au-delà de ces principes généraux exigerait
encore deux ou trois conférences ; le problème est d'ailleurs
en amont et, comme je le soulignais dans mon projet de 1982, il ne s'agit
pas de sortir d'un chapeau de magicien le lapin d'une réforme éducative
conçue dans le secret d'un cabinet (fût-il ministériel
!) ou de la faire naître toute armée d'un cerveau unique (fût-il
celui de Jupiter! Je laisse au lecteur le soin de choisir la métaphore
qui lui convient). Un projet éducatif doit remplir deux conditions
préalables et je me limiterai à elles dans la conclusion
de mon propos.
Un tel projet est d'abord social avant d'être technique. Il doit
donc être élaboré en accord avec tous les partenaires
sociaux . Je reprends ici exactement quelques-unes des premières
lignes de mon texte de 1982. Deux préalables majeurs y étaient
déjà posés :
"1. La nécessité de définir une "plate-forme" commune
à partir de laquelle pourraient se déterminer toutes les
parties prenantes (forces politiques, syndicats, associations de parents
d'élèves, administration, etc.).
2. Le caractère indispensable et urgent d'une action intense
d'information, en particulier audiovisuelle, auprès du système
éducatif (administration, enseignants, élèves) comme
des décideurs et du public."
Bien entendu, ces préalables supposent que les initiateurs d'un
tel projet aient des idées précises sur les buts, les objectifs
et la stratégie de la politique qu'ils préconisent. Nous
n'en sommes hélas pas encore là, mais des échanges
comme celui-ci me paraissent aller dans le bon sens.
ANNEXE
Bibliographie de mes publications sur les langues et l'éducation.
1979, "A propos d'un lexique des particularités linguistiques
du français de l'Ile Maurice" in Cahiers du Centre Universitaire
de la Réunion, n° 10, 12-17 (pour la légitimation par
l'école des particularités lexicales du français mauricien).
1981, Encyclopédie de la Réunion (9 volumes).
1982, Séquences d'activités et d'éveil ( direction
de la collection : 6 volumes , usage pédagogique de l'Encyclopédie
de la Réunion au cycle primaire).
1983, (en collaboration avec Pierre Vernet), Le créole à
l'école : étude comparée des réformes éducatives
en Haïti et aux Seychelles, ACCT, Paris, 162 pages.
1984, Editeur de "Créoles et éducation" , numéro
spécial d'Etudes créoles, volume VII, 1/2.
1984 "Vers une politique éducative dans les DOM français
: positions et propositions" , in Etudes créoles, vol. VII, 126-141.
1984, "Le système éducatif à la Réunion",
Antilla Magazine, n° 5, pp. 34-40.
1987, "Industries de la langue, éducation et développement"
36 pages, publié in Langues et économie. Université
de Provence.
1987, "Pour un aménagement linguistique intégré
: le cas des créoles" in Etudes créoles, volume X, n°
2.
1989, Créole et enseignement du français, Paris, L'Harmattan,
198 pages.
1991, "Plurilinguisme et développement en Afrique subsaharienne
: les problèmes de la communication" in J. Charmes (éditeur)
"Plurilinguisme et développement", Cahiers des sciences humaines
de l'ORSTOM, pp. 305-313.
1992, "Langues, éducation et communication", in Etudes créoles,
vol XV, n° 1, pp. 35-53.
1993, (éd.), L'école du Sud, Didier Erudition, 192 pages
1995, "L'école africaine : "Nouvelle frontière" ou "Tonneau
des Danaïdes" ? in Langues et développement, n° 29.
1996, "Situation et évolution des curricula dans l'éducation
de base des pays francophones du Sud", Rapport pour l'ACCT, 72 pages.
1996 (éditeur), Test d'évaluation des compétences
linguistiques en français, Didier Erudition, 206 pages.
1998, "Vers une réforme des systèmes éducatifs
de l'espace francophone du Sud (mondes africain et créole)" ; Etudes
créoles, XXI, n° 2, pp. 65-110
2001, "Langues et éducation à l'ACCT : 1970-2000", rapport
pour l'AIF.
COMMUNIQUE N°24 DU 30 décembre 2003
C.V.C.C. (Comité de Vigilance pour le CAPES de créole)
CHAUDENSON ANNONCE LES RESULTATS DU CAPES DE CREOLE…6 MOIS A L’AVANCE
Tout un chacun a pu entendre le sieur Robert Chaudenson
déblatérer contre le GEREC-F et ses dirigeants sur les ondes
d’ATV, accusant les créolistes martiniquais de tous les maux de
la terre. Mais ce qu’il y a de plus grave dans les propos de ce colonialiste,
c’est son affirmation plusieurs fois réitérée selon
laquelle :
“ Il n’y aura qu’1 seul lauréat antillais
au CAPES contre 7 Réunionnais ”.
A 2 mois du concours et à 6 mois des résultats
définitifs, il s’agit là d’un pronostic qui nous renforce
dans l’idée, défendue par nous dès le départ,
selon laquelle les dés sont pipés dans ce concours dont le
jury est majoritairement composé de gens qui s’étaient publiquement
déclarés hostiles…à la création du CAPES de
créole. Rappelons, en effet, que lors du premier concours, 4 Réunionnais
avaient été reçus alors même qu’il n’existait
pas de Licence de créole à l’Université de la Réunion.
Lors du deuxième concours, 4 Réunionnais ont a nouveau été
reçus alors qu’ils n’étaient toujours pas détenteurs
d’une licence dans la discipline. Les postes offerts par le Ministère
étant au nombre de 8, nous avions alors soupçonné
un partage des postes entre la Réunion et les Antilles (où
une licence de créole existe depuis 7 ans). Partage non équitable
dans la mesure où les candidats réunionnais n’avaient pas
la formation requise au moment où ils s’étaient présentés
au concours. Malgré ce déni de justice, nous avons résisté
par deux fois à l’envie de demander l’annulation des résultats
devant le Tribunal Administratif, à la fois pour préserver
un concours encore jeune et pour ne pas gâcher l’avenir des lauréats
antillais.
Nous nous trouverons cette fois-ci dans l’obligation de
faire appel à la justice si jamais le pronostic de Chaudenson s’avérait
vrai. Car à quoi ce monsieur attribue-t-il, 6 mois à l’avance,
l’échec massif des candidats antillais ? Au fait que les membres
du GEREC-F n’assurent plus, à compter de septembre 2003, la formation
au CAPES de créole à l’IUFM-Martinique mais bien à
la Faculté des Lettres du Campus de Schoelcher. Pendant les deux
premiers concours, ces mêmes enseignants avaient obtenu 4 succès
par année. Il aura donc suffi qu’ils se déplacent de 3 kilomètres
(de l’IUFM-Martinique au Campus de Schoelcher) pour qu’ils deviennent subitement
nuls et que les étudiants qu’ils forment (gracieusement) soient
voués à l’échec ! ! ! A qui fera-t-on croire une telle
ineptie ? En réalité, la raison de ce trucage annoncé
est claire : il s’agit d’une collusion entre la direction de l’IUFM-Martinique,
furieuse du départ des enseignants du GEREC-F, et le jury chaudensonnien
du CAPES pour faire échouer les candidats formés au Campus
de Schoelcher. La manœuvre est claire et a été publiquement
dévoilée l’autre soir par Chaudenson sur les ondes d’ATV.
Nous fournirons donc à la justice, le moment venu, l’enregistrement
de ladite émission. Répétons-le : Chaudenson a annoncé
6 mois à l’avance qu’il n’y aurait qu’1 lauréat antillais
au prochain CAPES. Quand on sait que le jury est composé à
90% d’affidés et de porteurs d’eau de ce colonialiste, on peut légitimement
penser qu’il n’a pas parlé en l’air.
La justice tranchera !
Toutefois, à nos yeux, le principal responsable
de ce coup bas porté aux candidats antillais est Gilbert Pago, directeur
de l’IUFM-Martinique, passé depuis longtemps du trostskysme au carriérisme,
qui fut traîné devant les tribunaux il y a deux ans par une
documentaliste d’origine marocaine pour harcèlement sexuel et qui
est actuellement sous le coup d’une plainte en justice déposée
par une enseignante martiniquaise qu’il avait frappé lors d’une
manifestation publique Place François Mitterand, à Fort-de-France.
C’est cet individu à la moralité douteuse qui a invité
le colonialiste Chaudenson à la Martinique, qui l’a convoyé
de RFO à ATV et de RCI à France-Antilles, et c’est avec lui
qu’a été orchestrée l’actuelle campagne de dénigrement
du GEREC-F et de ses membres ainsi que le complot visant à faire
échouer, dans 6 mois, les candidats formés au Campus de Schoelcher.
Ses manœuvres serviles à l’égard de Chaudenson
et hostiles aux candidats antillais ne demeureront pas sans réponse.
Le 30 décembre 2003
Mon commentaire
On a un autre exemple (mais il y en a tant), des mensonges ineptes
que le CVCC ne cesse de proférer. Tout cela est si stupide qu'on
ne demande comment ces gens-là peuvent encore être pris au
sérieux. Si j'ai un jour le temps, je transcrirai ou je ferai transcrire
la bande vidéo de l'émission le Club où j'ai prédit,
sans grand mérite, que les résultats du CAPES créole
risquaient de ne pas être très bons pour les candidats martiniquais.
Ma prédiction - que je maintiens - se fonde sur deux éléments
: d'une part, le nombre des candidats est très réduit par
rapport aux années précédentes (il y en aurait une
douzaine, mais on ne saura qu'après l'écrit du concours,
donc en mars 2004, combien auront effectivement composé) ; d'autre
part, la préparation "sauvage" de l'UAG est pour le moins incertaine
comme le confesse, non sans ingénuité, Gerry l'Etang (cf.
supra et infra). Dès lors, je ne prends pas grand risque à
dire qu'il y aura, au mieux, un ou deux reçus parmi les Martiniquais.
Raphaël CONFIANT, 31 Dec 2003 10:04:03 -0400
(POUR INFORMATION)
Cher Jean Bernabé,
Qu'est-ce que tu racontes ? Accuser le coup, moi ! Mais je ne me suis
JAMAIS considéré comme un vrai universitaire [Voilà
un aveu qui rassure, quoique que, comme on le verra plus loin, cette lucidité
et cette franchise aient été de courte durée].
Regarde toutes les pétitions que je signe à droite et à
gauche, c'est toujours indiqué ce qui suit :"Raphaël Confiant
(écrivain)"
Un gars serait venu à la télé pour démolir
mon oeuvre littéraire, là oui, j'aurais été
touché mais s'agissant de ma thèse, bof ! Quand je parcours
les thèses de Dispagne, Chali, Davidas et même Prudent [les
trois premiers cités apprécieront sans doute le "et même
Prudent" quand on connaît les propos habituels de Confiant sur la
thèse d'Etat du dernier] , ça me fait bien rigoler les
propos de Chaudenson. Au fait, si elle est si brillante que ça,
pourquoi Prudent ne publie-t-il pas sa thèse soutenue il y a...10
ans ? Ha-ha-ha !
[Ce rire est assurément homérique -- avec Homère,
on est entre "collègues"! --Ce que ne dit pas ou ne sait pas R.
Confiant, dont la thèse a été publiée dans
la série des "thèses à la carte" des éditions
du Septentrion, c'est que L.F. Prudent, s'il l'avait souhaité, aurait
pu faire paraître son étude soit aux Presses de Lille 3, soit
aux Editions du Septentrion. Quant à la thèse de R. Confiant,
sa non-parution aurait sans doute évité à quelques
malheureux de gaspiller bêtement 800 francs]
Je te rappelle que je suis venu au GEREC-F UNIQUEMENT pour faire avancer
la cause du créole, pas pour faire une carrière universitaire
(contrairement à ce que pensait, par exemple, un Damoiseau qui crevait
de trouille que je veuille passer prof avant lui). Je suis venu pour la
licence et la maîtrise de créole, pour les publications du
GEREC-F, pour le CAPES de créole etc..., pas pour moi car je n'en
ai pas besoin, tu le sais très bien.
[Je suis persuadé du contraire, car le traitement du "petit
fonctionnaire de merde" qu'est un maître de conférence a le
mérite essentiel d'être assuré et régulier.
Ce n'est pas le cas des droits d'un auteur, surtout quand ses livres, comme
c'est le cas de Confiant, ont désormais disparu des rayons des librairies
métropolitaines.]
Ce n'est pas grâce à l'Université que je suis dans
le Larrousse [ sic. Depuis qu'il se livre à ce numéro,
nul n'a jamais osé dire au Maître que Larousse n'a qu'un seul
r!] mais grâce à mon oeuvre littéraire et quand
on m'invite à l'étranger, c'est TOUJOURS en tant qu'écrivain
[il
serait en effet étonnant qu'il soit invité comme professeur
ou comme "savant"]. L'important pour moi, c'est d'exceller à
ce niveau-là, le reste, je m'en tape !
[bravo pour le choix qu'à fait l'Université des Antilles
et de la Guyane en lui donnant une thèse puis en le recrutant]
Et à ce niveau, Chaudenson et Prudent ont-ils excellé dans
ce qui fonde leur identité à savoir l'universitaire ? Font-ils
partie des grands intellectuels français ? NON ! Les grands intellectuels
et universitaires français sont Bourdieu, Lacan, Serres, Hagège,
Morin, Derrida, Meschonnic etc...Chaudenson et Prudent ne sont que de médiocres
petits profs de fac de province que l'intelligentsia française et
internationale ignore et qui finiront aux oubliettes une fois à
la retraite!
[L'anecdote est moins drôle que d'habitude! Confiant est manifestement
atteint du gâtisme précoce des conférenciers, toutefois,
il change un peu le texte. D'habitude, dans un cocktail, il demande à
Michel Serres (à Tokyo) ou à Bourdieu (à Séoul)
s'ils me connaissent. Ces derniers, surmontant leur envie d'appeler la
sécurité devant une si étrange question (pourquoi
diable Serres ou Bourdieu connaîtraient-ils mon existence?), répondent
par la négative et cherchent aussitôt un visage connu pour
fuir un si étrange questionneur. Comme ici la liste est plus longue
et le contexte différent, force est de conclure qu'il n'a jamais
rencontré les autres, fût-ce dans un hall d'aéroport!]
Non, si je suis touché, c'est plus par l'inertie de ceux qui
m'entourent face aux conneries de Chaudenson. Leur manque de radicalité
dans le combat : pourquoi, par exemple, fricoter à Sainte-Lucie
avec Chaudenson ?
[Je dois donner ici quelques précisions et rappeler quelques
faits, sans engager en quoi que ce soit J. Bernabé qui est assez
grand garçon pour faire, de son propre chef, les mises au point
nécessaires. Je connais Jean Bernabé depuis 1975 et il s'en
souvient aussi sans doute puisque cette rencontre s'est faite en Afrique
à Lomé. Nous avons travaillé ensemble au sein du Comité
International des Etudes Créoles que je préside depuis sa
création en 1976. J. Bernabé a été pendant
23 ans (1976-1999) Vice-Président de ce Comité. Nous avons
eu, sans doute des divergences et peut-être même des différents
au cours de ces longues années, mais j'ai toujours pu échanger
avec lui quand l'occasion m'en a été donnée. J'ai
toujours respecté ses compétences et son savoir, même
si j'estime qu'il aurait pu faire d'autres choix de carrière (Je
pense, je le lui ai dit plusieurs fois, qu'il a sacrifié aux activités
administratives, la carrière de chercheur qu'il aurait pu faire
et la carrière d'écrivain qu'il aurait sans doute souhaité
faire). Nous nous sommes trouvés ensemble par hasard à Saint-Lucie
au Colloque organisé par Documenta 11. J'ai même failli y
rencontrer R. Confiant que je ne connais pas, mais l'ombre de Derek Walcott,
écrivain saint-lucien, Prix Nobel de Littérature, qui présidait
ce colloque, l'a sans doute détourné d'y venir! J'ai pu librement
parler du CAPES et de problèmes universitaires et scientifiques
avec J. Bernabé et cela en présence, en particulier de Carpanin
Marimoutou et de Ginette Ramassamy. J'était prêt à
le faire en Martinique en décembre 2003 si le GEREC avait eu le
courage de répondre à l'invitation que je lui ai faite au
Journal Télévisé le 17 décembre 2003. Je n'ai
aucune raison de cacher ces relations et ces discussions que seul un esprit
aussi borné et sectaire que celui de R. Confiant peut qualifier
de "fricotage"].
Pourquoi continuer à saluer et causer avec ce petit chien de
Sainton qui a bénéficié de notre soutien pour devenir
maître de conf' et qui n'a pas hésité une seule
seconde à s'allier aux chaudensonniens dans le jury du CAPES ? etc...Je
n'ai pas besoin qu'on me défende personnellement, j'ai besoin de
combattants radicaux et sans complaisance avec l'ennemi. C'est tout !
[Toujours le côté mafioso ; on va finir par penser
que rien ne se passe normalement à l'UAG et que les bruits de faux
en écriture dans une commission de spécialistes de linguistique
sont fondés. J'ai peine à croire que l'UAG ne dispose pas,
en pareil cas, indépendamment des procédures extérieures,
d'une Commission de discipline]
Sur Pago, ma religion est faite depuis longtemps. C'est un vulgaire
carriériste, doublé d'un agresseur de femmes, traîné
par 2 fois devant la justice à cause de ça, et je me fais
fort de la DEMOLIR tout seul.
Désormais, je reprends ma liberté ! Je me fais fort de
lui régler son compte par tous les moyens__je dis bien TOUS LES
MOYENS__é zafè tjou mel ki pwan plon ! Tu me connais, rappelle-toi
l'affaire Argis. Man pa ni papa, man pa ni manman !
BONNE ANNEE !
[Selon des témoins bien plus fiables que lui, ce qui n'est
pas un grand éloge, Don Dalph, le "parrain" de l'UAG, semble oublier
que dans l'affaire Argis qu'il évoque ici, il a déjà
été traîné devant les tribunaux et qu'il a perdu!]
Ralph
Courriel de Jean Bernabé
17:08 30/12/03 -0400
>Salut Ralf,
Heureusement que je lis toujours mes méls de manière chronologique
[Remarque extérieure au débat. Ce terme "mél"
est abominable et absurde, car dans cette position "e" ne peut être
qu'ouvert et donc ne peut avoir un accent aigu. Cette aberration, un moment
proposée par la France, est désormais abandonnée au
profit de "courriel", dans un juste hommage à la terminologie québécoise
].
Et que j'y réponds aussi de même ! Sincèrement,
je n'aurais pas eu la même spontanéité. Comme je n'ai
pas le sentiment d'avoir eu quelque sentiment compatissant envers toi,
je considère que ce message m'est adressé pour information
et n'ai pas le sentiment qu'il me concerne en quoi que ce soit, sauf pour
me renseigner sur tes dispositions d'esprit. Cela dit, devant la violence
du choc, je comprends que tu réagisses ainsi. Je préfère
cela plutôt que de te voir te lancer dans une diatribe. Tu ne fais
que me rejoindre. Il ne faut pas que tu bouges. Mais on aura besoin de
toi non seulement pour finir LA bête mais encore pour la contrer
! Je parle au singulier, de manière rhétorique ! Ne confondons
pas précipitation et rapidité.
>
>JB [= Jean Bernabé]
Courriel de Confiant
Chers camarades,
Suite à la campagne menée contre moi par Chaudenson dans
les médias martiniquais (RCI, RFO, ATV et F-Antilles), l'un d'entre
vous m'envoie le message suivant :
"Ou pé pa kité Chaudenson rakonté tou sa bétiz
anlè'w !"
Oui, je le peux ! Je le peux d'autant plus que pendant une semaine
Chaudenson a déblatéré sur moi et personne d'entre
mes amis n'a réagi. Je n'appelle pas réagir le fait de m'envoyer
des messages de compassion. JE N'EN AI RIEN A FOUTRE ! J'appelle réagir
le fait de prendre votre plume par exemple et de publier quelque chose
dans la presse
[Pourquoi ne pas avoir répondu à une invitation faite
publiquement à un débat public? C'était si simple.
Pour ce qui me concerne, je n'ai fait que me rendre aux invitations
des médias et répondre aux questions qui m'étaient
posées].
Ou, pour ceux qui ont des contacts radio et télé, demander
à vous faire interviewer, non pas tellement pour ME défendre
que pour rétablir LA VERITE sur le CAPES de créole.
En fait, il y a une seule vérité à établir
laquelle ruine toute l'argumentation du sieur Chaudenson : le CAPES de
créole, comme le CAPES d'anglais, d'espagnol ou de portugais, N'EST
PAS UN CAPES DE LINGUISTIQUE et les DEUX MATIERES PRINCIPALES DE L'ECRIT
SONT DES MATIERES LITTERAIRES.
C'est pas plus compliqué que ça !
[Ce discours est totalement incohérent et, dès
lors, je comprends aisément que Confiant se refuse à un débat
public sérieux. Qui a jamais dit que le CAPES Créoles était
un CAPES de linguistique ?
Comment peut-on proférer pareilles âneries ? En quoi
un tel propos a-t-il le moindre rapport avec le problème? Le Ministère
comme le GEREC ont fini par admettre que j'avais raison dès le début
puisqu'ils ont regretté l'un et l'autre qu'il n'y en ait pas deux,
l'un pour la Caraïbe, l'autre pour l'océan Indien.
J'ai reçu après ces émissions de nombreux messages
de gens qui se réjouissaient d'entendre enfin des propos un peu
différents de ceux du GEREC.]
Quand j'ai eu à vous aider__et tous, à des degrés
divers avez bénéficié de mon aide dans un domaine
ou un autre__, je ne me suis pas posé de questions métaphysiques.
J'AI AGI ! Donc je ne veux plus que vous m'envoyez de messages compatissants
ni d'ailleurs que vous me remplissiez la tête de ce que Chaudenson
a dit ou n'aurait pas dit et bla-bla-bla. Je n'ai pas de temps à
perdre à discuter des propos de ce monsieur.
Donc soit vous jugez utile de réagir et à partir de ce
moment-là, faites-le ! Vous n'avez pas besoin de moi ! Soit vous
jugez préférable de ne rien et à ce moment-là,
inutile de m'en parler ou de compatir à mon sort.
MERCI D'AVANCE ! Raphaël
[Ce dernier paragraphe est aussi fort intéressant ; il explique
les références constantes à la Corse dont le modèle
inspire de plus en plus "Don Ralph", le "parrain" de l'UAG dont les méthodes
reposent sur l'intimidation, la menace ou parfois pire encore.
Comme ses propos le démontrent, tout son fonctionnement est
manifestement "clanique" voire "mafieux" .On devine aisément ce
qu'aurait pu être son comportement dans un jury de concours national
comme le CAPES. A quand l'omerta et la vendetta martiniquaises ?]
Lettre de Jean Bernabé et Gerry L’Etang au Président
du Conseil d'Administration de l'IUFM
Schoelcher, le 03-01-2004
Jean Bernabé / Gerry L’Etang
UAG, Faculté des lettres
97233, Schoelcher
Mr le Président du CA de L’IUFM de Martinique ;
Mesdames, Messieurs les membres du CA de l’IUFM
Objet : requête au conseil d’administration de l’Institut Universitaire
de Formation des Maîtres de Martinique
Monsieur le Président
Mesdames, Messieurs
En notre qualité de membres du conseil d’administration de l’IUFM
de Martinique, nous souhaitons attirer solennellement l’attention du conseil
sur les dérives de l’actuel directeur de l’IUFM.
Le directeur a fait preuve d’un comportement préjudiciable à
l’intérêt des étudiants du CAPES de créole dont
il a la charge à l’IUFM, comme à l’intérêt des
candidats antillo-guyanais préparant ce CAPES dans d’autres cadres,
en suscitant la venue à la Martinique du professeur Robert Chaudenson.
Ce dernier, en se prévalant de sa qualité de conférencier
missionné par l’IUFM, a déclaré en substance à
l’ émission d’ATV, “ Le Club ” (Martinique, le 28-12-2003, 19h30),
que les lauréats antillais dudit CAPES seraient cette année
1 sur 8 (1 Antillais pour 7 Réunionnais) et que la disparition de
ce CAPES était prochaine.
[Il est facile et intéressant --si cela ne se fait pas je
le ferai moi-même-- d'établir de façon précise,
la teneur de mes propos lors de l'émission le "Club" sur ATV, le
dimanche 28 décembre 2003. On y verra
1) que le pronostic pessimiste que j'ai fait et que je confirme,
quant au nombre de reçus martiniquais au CAPES de 2004, tient à
la fois à la très sensible réduction du nombre des
candidats (Où sont les trois cents étudiants qui, selon Confiant,
piaffaient d'impatience en attendant la création du CAPES pour y
rafler toutes les places ?) et au refus du GEREC de continuer, comme par
le passé, à assurer à l'IUFM la préparation
de ce concours, sacrifiant ainsi sans la moindre hésitation les
candidats à ce concours si cher à leur coeur.
Je crois savoir que le zèle pédagogique bénévole
du GEREC pour la préparation "sauvage" du CAPES s'est bien ralenti
; peu de candidats et une absence de préparation sérieuse
ne sont pas des indices très favorables à un succès
massif des candidats martiniquais (je ne parlais bien entendu ni de la
Guadeloupe ni de la Guyane).
2) que je n'ai nullement et à aucun moment annoncé
la disparition du CAPES ; je n'ai même pas parlé de cette
question, mais d'un aspect bien plus important dont je traite dans ma conférence
et dont j'ai longuement parlé avec les stagiaires de l'IUFM : la
situation des "capessiennes" et, plus généralement, des enseignants
de LCR dans un système éducatif où la place de leur
discipline n'est pas définie. Qu'on veuille bien pour savoir ce
que je pense se reporter à ma conférence et non aux mensonges
absurdes du GEREC]
Il ne s’agit nullement là du dérapage d’un invité
imprévisible. Le directeur de l’IUFM était parfaitement informé
des provocations passées de Robert Chaudenson à l’égard
d’un CAPES dont il a été dès l’origine le plus violent
détracteur (on consultera, par exemple, l’article de Robert Chaudenson
dans le journal Libération du 9-11-2000). La réitération
à la Martinique de ces provocations était prévisible
et sans doute prévue. L’organisation de la venue de Robert Chaudenson
et l'aménagement à son profit d’une véritable tournée
médiatique étaient donc pour le moins déplacées.
On est d’autant plus en droit de s’interroger sur l’action du directeur
de l’IUFM, que ce dernier a financé le voyage et le séjour
de Robert Chaudenson avec des crédits prélevés sur
ceux affectés au CAPES en question. Autrement dit, des sommes mises
à disposition pour la préparation au concours par le Ministère
et par les candidats eux-mêmes à travers leurs frais d’inscription,
ont été affectées par le directeur à la ruine
des espérances de ces mêmes candidats. Ceux-ci ont entendu
annoncer par un professeur appointé par l’IUFM et présenté
comme une autorité mondiale - devin de surcroît -, que les
Antillo-Guyanais n’auraient quasiment aucune chance de réussir,
ni cette année ni même dans l’avenir puisque, de toute façon,
ce concours avait vocation à disparaître.
Dans cette affaire, le directeur de l’IUFM n’a pas hésité
à sacrifier les intérêts de ses étudiants pour
prendre parti dans une querelle de créolistes qui ne devrait le
concerner en aucune sorte. Ni du point de vue la discipline (le directeur
de l’IUFM est historien) ni du point de vue du devoir de réserve
auquel il est tenu.
[Je laisse au Directeur de l'IUFM le soin de répondre
sur ces questions, mais il est clair que le GEREC en refusant d'assurer
les enseignements de CAPES de l'IUFM est la cause directe et unique de
cette mission qui, naturellement, n'a pas suffi pour l'ensemble du programme.
Fort heureusement, S. Harpin, en se consacrant entièrement à
cette tâche depuis le début de l'année, a assuré
le suivi des cours. Je ne manquerai pas d'aider de mon mieux les candidates
au CAPES et j'ai expédié 30 kilos de livres pour la bibliothèque
de l'IUFM. Ils sont arrivés depuis et figurent dans la bibliothèque
de l'IUFM]
En conséquence, nous réclamons l’inscription à
l’ordre du jour du prochain conseil d’administration de l’IUFM, de la question
de la venue de Robert Chaudenson, de ses conséquences et du rôle
joué par le directeur de l’IUFM dans cette affaire.
Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président, Mesdames,
Messieurs, l’expression de nos salutations distinguées.
On sonne le tocsin au GEREC
[Face à l'immense menace que je constituais, à moi-seul
et par un séjour de quelques jours à l'IUFM, il a fallu mobiliser
toutes les énergies et les forces géréquiennes, y
compris celles des troisièmes couteaux comme Gerry l'Etang dont
la lettre vaut le détour!]
Lettre de Gerry l'Etang
Schoelcher, le 06-01-2004
Chaudenson, les manipulateurs et la bouffée délirante
Les attaques récentes de Robert Chaudenson
contre Raphaël Confiant, le GEREC-F (Groupe d’Etudes et de Recherches
en Espace Créolophone et Francophone) et le CAPES (Certificat d’Aptitude
au Professorat de l’Enseignement Secondaire) de créole, m’inspirent
les remarques suivantes.
La charge de Chaudenson contre Confiant trouve
son fondement dans la prétention du premier à régenter
la créolistique en France et en pays créole. L’opposition
déterminée de Jean Bernabé (directeur du GEREC-F)
et des autres membres du groupe à ce projet, allait exposer
l’équipe aux assauts incessants de Robert Chaudenson. Ces agressions
aboutirent à la suppression, quatre ans durant, de tout crédit
d’Etat au GEREC-F, qui ne put alors survivre que grâce au soutien
du Conseil régional.
[On a vu ci-dessus que Jean Bernabé a été, de
1976 à 1998, le Vice-Président du CIEC que je présidais
moi-même. L'affaire de la suppression des crédits du GEREC-F
(qui devait être alors le GEREC et non le GEREC-F; l'auteur devrait
réviser son histoire du GEREC), est une légende dont il me
faut faire ici justice.
J'ai été, pendant plusieurs années, membre de
Groupes d'Etudes Techniques auprès de la Direction de la Recherche
et des Etudes Doctorale (DRED) du Ministère de l'Education Nationale.
Deux points de détail avant d'aborder le sujet :
1. Je précise que c'était durant la période
où la Gauche était au pouvoir pour prévenir toute
interprétation "colonialiste".
2. Je note ensuite que les affirmations de Confiant sur mon horrible
dépit de ne pas être aussi bien en cour que lui auprès
des "petits fonctionnaires de merde" de la Rue de Grenelle (siège
du Ministère de l'Education nationale) ne tiennent guère,
comme on le voit. J'ai été sollicité à de multiples
reprises (et bien plus récemment encore!) et j'ai joué à
la DRED, au CNU (où j'ai été nommé à
quatre reprises par des ministères différents) et ailleurs
des rôles dont j'espère fermement qu'ils ne seront jamais
confiés à Don Confiant vu son incompétence notoire,
son mode de fonctionnement mental et ses comportements mafieux..
Revenons au sujet. J'ai eu, en effet, à expertiser des dossiers
de l'UAG pour des formations de recherche universitaires dans la mesure
où elles devaient servir d'équipe d'accueil" pour des formations
doctorales dont les universités demandaient la création.
Dans ce GET, nous avions bien entendu des critères communs d'évaluation
et, le plus souvent, en effet, les demandes de l'UAG concernant le GEREC
ne remplissaient pas les conditions requises : par exemple, un des éléments
de décision était le rapport entre le nombre de directeurs
de recherche et celui des thèses inscrites et/ou soutenues.
Il n'y avait que très peu de thèses inscrites, pas de thèses
soutenues (Je crois que la première thèse soutenue à
Fort de France en sciences du langage a été celle de B. Cervinka).
Comble de maladresse, le rédacteur des dossiers fournissait à
l'appui des demandes une liste impressionnante de directeurs de recherche
ce qui aggravait encore le déséquilibre ; en outre,
je les connaissais la plupart des enseignants cités et je
savais bien qu'ils étaient en France (à Paris V par exemple),
en Haïti ou aux West Indies (c'est le gros inconvénient de
faire faire les évaluations par des gens qui connaissent le domaine).
Le pire de tout était toutefois ailleurs. En effet, l'UAG
qui, à cette époque, avait trois professeurs titulaires
dans le domaine concerné, présentait régulièrement
TROIS demandes, séparées et inévitablement concurrentes,
une quatrième formation étant implantée par ailleurs
en relation avec une équipe de Métropole.
Dans de tels cas, la réponse était évidente,
qu'il s'agisse de l'UAG ou d'une autre université, il y avait une
"navette" ; on renvoyait le dossier en disant : "Commencez par vous mettre
d'accord au sein de votre établissement". Où est la perfidie
de l'évaluateur dans cette affaire ?
Je crois savoir que d'autres experts, chargés comme je le
fus, du dossier du GEREC ont conclu de façon négative ou
réservée sur l'activité scientifique de ce groupe.
Comment auraient-ils d'ailleurs pu faire autrement!
De toute façon, quand on voit ce que le GEREC a reçu
du seul Conseil Régional 6 millions de francs pour un dictionnaire
qui n'a jamais été fait, on se dit qu'il valait mieux, pour
le GEREC, être soutenu localement par ce Conseil Régional
que de l'être, dans une reconnaissance nationale, sur les modestes
crédits de la DRED qui ont été mieux employés
à aider des équipes plus performantes!]
En réponse à cette volonté
de destruction, Raphaël Confiant contribua à l’implosion du
groupe de recherches de Robert Chaudenson, l’Institut d’Etudes Créoles
et Francophones d’Aix-en-Provence. Ce groupe, déjà miné
par des haines recuites entre partisans et opposants à Chaudenson,
vit sa ruine accélérée suite à l’irruption
de Confiant dans le débat.
[Tout cela est évidemment non seulement absurde, mais faux.
Je suis néanmoins heureux de l'aveu de Confiant dans cette affaire
; son rôle a été en effet décisif, mais modeste
et surtout, comme à son habitude, parfaitement ignoble. Il a consisté
à diffuser publiquement les courriels personnels également
ignobles que lui adressait, d'elle-même, sans consulter qui que ce
soit et en prétendant parler au nom de tous, Marie-Christine
Hazaël-Massieux. Elle est entièrement responsable avec Confiant
de toute cette affaire. Elle a été désavouée
par l'ensemble des 21 chercheurs de l'UMR (à une seule exception
près) sans avoir le courage ou le bon sens de démissionner
tout de suite, ce qui aurait tout réglé.]
Ce précédent invalide la posture
que prend aujourd’hui Robert Chaudenson : celle d’un spécialiste
jugeant en toute objectivité les compétences d’un collègue.
Cette posture est une imposture dans la mesure où l’homme, en réalité,
règle ici des comptes, avec partialité, arrogance, outrance.
Les tentatives de Chaudenson de discréditer
Confiant au plan intellectuel ne sont pas seulement insincères,
elles sont grotesques. Comme universitaire et comme écrivain, Confiant
a pour lui (faut-il le rappeler ?) une renommée établie par
ses doctorats Honoris Causa, ses prix et traductions, ses inscriptions
dans des dictionnaires d’ici et d’ailleurs. Et son talent.
Ces tentatives de disqualification sont d’autant
plus saugrenues qu’elles émanent d’un intellectuel de troisième
ordre, auteur de livres obscurs sur des sujets incertains, connu seulement
d’un petit cercle d’universitaires, et plus par ses aptitudes à
courtiser les puissants, briser ceux qui lui font de l’ombre, promouvoir
des médiocres flagorneurs que par son apport scientifique.
[Ces deux paragraphes sont délicieux! Comment ne pas s'y arrêter
un instant ?
Regardons le texte :
"Comme universitaire et comme écrivain, Confiant a pour lui
(faut-il le rappeler ?) une renommée établie par ses doctorats
Honoris Causa, ses prix et traductions, ses inscriptions dans des dictionnaires
d’ici et d’ailleurs". Gerry L'Etang.
Or Confiant lui-même écrit (cf. supra; en date du 31
décembre 2003) : "Je ne me suis JAMAIS considéré comme
un vrai universitaire". Dont acte.
Le plus drôle est, toutefois, que, pour justifier sa louange,
G. L'Etang évoque les deux "doctorats honoris causa" du dit
Confiant. Pauvre Monsieur L'Etang qui révèle ainsi, non sans
naïveté, qu'il ne sait pas ce qu'est un doctorat honoris causa.
Qu'il consulte donc les pages roses du Petit Larousse (avec un seul r,
Don Confiant!) sur le sens de cette expression latine et la nature d'une
telle distinction. Il y a diverses sortes de docteurs honoris causa, mais
si l'on est, par exemple, un industriel assez riche pour faire un
don important à une université (Non! Non! Il n'est pas question
de me faire ironiser sur les universités qui ont accordé
cette distinction à l'hôte du Petit Larousse), on peut tout
à fait s'en faire nommer docteur honoris causa, même si l'on
est analphabète! Si l'on a les moyens de faire un don à l'université,
on peut se payer un nègre pour rédiger le discours d'usage!
Pauvre de moi.! Confiant me mettait dans les professeurs de "second
ordre", Monsieur L'Etang me relègue au troisième, dont tout
laissait pourtant espérer qu'il n'existât point. Je n'use
jamais de l'imparfait du subjonctif, mais je fais ici une exception en
faveur de Don Ralph qui l'aime, beaucoup, quoiqu'il ne connaisse pas toutes
les finesses de son usage (cf. mon compte rendu de sa thèse)
.
Allez, je vais être un peu méchant, une fois n'est
pas coutume. Gerry L'Etang est un homme qui n'a peur de rien, pas même
du ridicule! Il faut en effet un singulier courage pour attaquer un individu
(moi-même) dont le pouvoir scientifique est immense (cf. toutes les
misères que j'ai faites à mes ennemis) en déclarant
qu'il est l'auteur de "livres obscurs sur des sujets incertains" (merci
pour la créolité!) alors qu'on se déclare soi-même
(cf. la fin de la lettre) "Maître de conférences en anthropologie.
Responsable des licence et maîtrise de créole à l’UAG".
Foutor! (Comme on dit en réunionnais!)
J'ignorais auparavant jusqu'à l'existence de G. L'Etang dont
le patronyme pittoresque aurait à coup sûr retenu mon attention,
si je l'avais un jour rencontré. Comme je suis un chercheur de troisième
ordre moderne, j'ai interrogé Google. Je n'ai pas fait le voyage
pour rien!
Au premier coup, pour "Gerry l'Etang", j'ai eu 223 références
ce qui n'a aucun sens compte tenu du mode de fonctionnement de ce moteur
de recherche. Néanmoins, je vous invite à faire cette recherche,
car elle est drolatique; ce qui est rare en la matière. En effet,
l'association pittoresque de "gerry" et de "l'étang" provoque des
télescopages informatiques des plus comiques. Selon la méthode
de collecte de Google, ces 223 références sont celles de
fragments de textes ou figurent les deux mots Gerry et l'étang.
De ce fait, le nombre des références qui concerne effectivement
l'éminent anthropologue Gerry l'Etang (docteur en....) est très
réduit; une vingtaine seulement ce qui est ridiculement peu
mais doit correspondre en gros à la notoriété effective
de ce "chercheur". En revanche si Gerry Mulligan a joué du
saxophone au bord d'un étang ou composé un morceau intitulé
"l'étang", la référence apparaît aussitôt
dans la recherche.
Le distingué anthropologue martiniquais a ainsi un concurrent
redoutable en la personne d'un certain Gerry Burne, qui doit être
quelque part ministre des eaux et forêts, car il a une fâcheuse
tendance à se promener près des étangs ou, en tout
cas, à associer, d'une façon ou d'une autre, son nom aux
étangs. Ce Gerry Burne des étangs occupe donc une bonne place
des références, sans parler des étangs (grands ou
petits, salés ou non) où l'on ne trouve pas de trace de Gerry
(Burne ou non). Ceux qui me soupçonnent d'inventer tout ça
n'ont qu'à faire l'expérience!
En fait, en dehors de sa thèse (je suppose), sur La présence
de l'hindouisme dans le monde (Harmattan, 1994) dont je saisis mal le lien
à la créolité sinon par la migration d'une population
réduite d'Indiens vers les Antilles, on ne trouve guère,
pour ce qui ressemblerait, fût-ce de loin, à des activités
scientifiques, que le saucissonnage classique de la thèse qu'on
décline sous toutes les formes possibles : soit seul, soit en collaboration
(G. L'Etang aime les travaux en collaboration et il est même le correspondant
martiniquais de chercheurs de l'Université de Montréal),
dans des "causeries" (authentique!) ou des "kabar". Je ne trouve
guère comme travail, hélas non scientifique mais relevant
de l'archéologie littéraire, que la traduction en français
de Marisosé, roman en créole de R. Confiant dont nous avons
un stock d'invendus à l'IECF d'Aix-en-Provence.
Bref, cher Gerry L'Etang, quand on a une bibliographie dont la liste
exhaustive tient au dos d'un timbre-poste, il est plus sage de se tenir
coi.]
Qui à la Martinique, en dehors des créolistes, aurait
jamais été informé de l’existence de Robert Chaudenson
si ce dernier n’avait été exposé à la lumière
par une clique de manipulateurs locaux, soucieux de régler leurs
comptes avec le GEREC-F et Raphaël Confiant mais incapables de risquer
eux-mêmes ce combat-là, tant il est vrai que dans cette affaire
il y aurait des coups à prendre ?
Robert Chaudenson ne présente en effet d’autre intérêt
que d’éclairer, en négatif, ceux qui l’instrumentalisent
et se cachent derrière-lui. Et derrière, il y a du monde
: impuissants intellectuels et renégats politiques dont le parcours
croisa un jour, pour leur infortune, l’exigence de Jean Bernabé
et l’intransigeance de Raphaël Confiant.
Ces escamoteurs tentent désespérément de tirer
parti du conflit entre Chaudenson et le GEREC-F, malgré les insuffisances
de l’attaquant et son anachronisme hallucinant : un colonial surgi
de nulle part, éructant contre des défenseurs de la culture
native, croyant revenu le temps béni des colonies.
Cette extravagance ne serait, finalement, qu’une de ces péripéties
qui agitent périodiquement le marigot universitaire si Robert Chaudenson
n’était allé au-delà. Emballé par la passion,
l’ivresse médiatique, échappant au contrôle de ceux
qui le manœuvraient, il s’en est pris certes à Raphaël Confiant
et au GEREC-F, ce qui était espéré, mais aussi aux
candidats au CAPES de créole, ce qui était inopportun.
[Patience cher lecteur, le plus drôle arrive]
C’était d’autant plus fâcheux que l’institution à
l’origine de la venue à grand frais de Chaudenson à la Martinique
n’est autre que l’IUFM, établissement accueillant des candidats
au concours du CAPES de créole. Ces derniers (comme les dizaines
milliers de téléspectateurs de l’émission d’ATV, Le
Club) ont entendu prédire par Chaudenson l’échec inéluctable
des Antillo-Guyanais : 1 lauréat antillais pour 7 réunionnais.
Ils réalisèrent alors que des crédits versés
par le Ministère - et par eux-mêmes à travers leurs
frais d’inscription - pour leur préparation aux épreuves,
avaient été affectés par le directeur de l’IUFM, Gilbert
Pago, aux appointements d’un prophète de malheur venu les démoraliser.
L’oracle annonça en outre la disparition prochaine du CAPES de créole.
[Pour le contenu exact de mon propos, voir ci-dessus et le texte
de ma conférence à l'IUFM]
Ce dérapage divinatoire, qui suffirait à lui seul à
disqualifier Robert Chaudenson, a eu des effets collatéraux au sein
de l’université. Des étudiants de l’UAG qui se destinent
à préparer le même concours, m’attendaient en cette
rentrée de janvier tiraillés entre sarcasme et angoisse.
Un débat s’instaura sur les probabilités de confirmation
des prédictions chaudensonesques, suivi d’un autre sur le sens à
donner à la saillie en question. J’allais hasarder une explication
lorsqu’un étudiant m’interrompit en lançant : “ C’est une
bouffée délirante ! ”
[Le style de Gerry L'Etang s'apparente à celui de Richard
Virenque dont le "à l'insu de mon plein gré" fait encore
rire la France entière.
Il nous affirme, sans rire, que "les étudiants de l'UAG qui
"se destinent à préparer" le CAPES (à l'insu de leur
plein gré?), sont, en cette rentrée de janvier 2004, partagés
entre "le sarcasme et l'angoisse". Comme l'écrit de ce concours
aura lieu dès mars 2004, il faudrait, sous peine d'apporter de l'eau
à mon moulin, qu'ils commencent PREPARER ce concours au lieu de
SE DESTINER à le faire!
Je trouve ici la meilleure des confirmations à mon pronostic
qui, faut-il le dire, concernait essentiellement les candidats éventuels
suivant la prétendue préparation "sauvage" à
l'UAG dont les enseignants se destinent à commencer à penser
à faire des cours de préparation au CAPES créole
A la rentrée de janvier 2004, les étudiants candidats
au CAPES en sont donc encore, de l'aveu même du responsable
de ces enseignements, à des réflexions collectives sur la
possibilité éventuelle d'une décision ultérieure
de préparer les épreuves écrites de mars 2004.
Ces propos sont si aberrants que je n'y vois qu'une explication
: s'ils échouent au CAPES, ce sera de MA faute car je les aurais
finalement détourné de l'idée de commencer à
le préparer.]
Gerry L’Etang
Maître de conférences en anthropologie
Responsable des licence et maîtrise de créole
à l’UAG
REACTIONS DIVERSES ET DIVERGENTES
TEXTE PARU DANS POTOMITAN
De : "eliazora" Thu, 01 Jan 2004 00:01:41 -0000
À
Objet : [potomitan]
Plus de succès pour Potomitan.
Si j'avais plus de temps, j'aurais envoyé plus de messages
Je les lis tous et j'apprécie tous ceux qui défendent
la culture
créole.
J'aurais des questions à poser sur les pratiques magiques et
sur
Haïti.
Je me positionnerais en avocat du diable, car vois tu Kounta ce que
tu écris peut être critiqué et contesté.
La science n'est pas une
vérité suprême.
Il nous faut absolument ouvrir le débat.
Chaudenson a raison et Confiant n'est qu'un opportuniste complexé.
Ses travaux ne sont pas universitaires. L'émission sur ATV dans
l'émission "Club" m'a permis de voir qu'il y a le Gerec-F et
les
autres.On a cassé du sucre sur le dos de Prudent alors qu'il
a été
l'un des précurseurs de la recherche en créole.
Potomitan est-il parmi les autres ou est-il impartial?.
Le créole n'appartient pas à un seul groupe hégémonique.
Il est
l'affaire de tous. Y a-t-il un créole ou des créoles?
Le Capes de
créole(s)[ pluriel ou singulier?] n'est-il pas une mascarade
avec
ses deux valences?
Les débats vont pleuvoir dans ce brouillard où tout n'est
pas
dévoilé. le créole mérite plus que ces
querelles et ces clans
d'intellectuels qui ne savent même pas bien le parler...
Une pléthore de graphie qui vous trouble et désarçonne.
La parole au peuple!
Le créole est vivant et est en péril à cause des
manipulations
d'apprentis créolistes. Des intellos en plein délire,
frustrés
poursuivant leur utopie dangereuse.
E.
[Le texte ci-dessus, dont je ne connais pas l'auteur (peut-être
Eliazora est-il un pseudonyme) est très courageux, tant pas son
contenu que par son lieu de publication.
D'un lieu qui ne m'était guère favorable (Potomitan),
il exprime le sentiment d'un désir de débat et de confrontation
de points de vue qui est un élément déterminant dans
ma décision de m'engager ici sur ce terrain de l'information publique.
En outre, E. évoque, dans l'avant-dernier paragraphe, un
fait intéressant que m'ont indiqué plusieurs anciens camarades
de classe de R. Confiant, dont le père était directeur d'école
et qui dans son enfance scolaire n'aurait jamais parlé créole.
Cet aspect de la biographie linguistique de Confiant est fort éclairant
au plan psychologique. Il a du "créole à rattraper" mais
est-ce la bonne méthode?]
Ce désir d'ouverture et de rupture avec le monopole de la pensée
revendiqué par le GEREC s'est exprimé sous d'autres formes.
Voici un texte de la même période qui l'exprime, non sans
vigueur.
COMITÉ DE DÉFENSE DU CRÉOLE DU PEUPLE
" Parions que le jour où des docteurs ès créole
" trôneront dans des universités antillaises, le peuple aura
gardé suffisamment d¹humour pour secouer le pays d¹un
immense éclat de rire ".
Monchoachi
La venue du professeur Robert CHAUDENSON à la Martinique, à
l¹invitation du directeur de l¹IUFM, M. Gilbert PAGO, semble
avoir provoqué une crise d¹urticaire chez quelques propriétaires,
sans titre, du créole.
Incapables de répondre aux arguments de l¹un des pionniers
reconnus de l¹étude scientifique du Créole à
l¹Université, les nouveaux théologiens du créole
se réfugient dans l¹injure, l¹insulte et la menace, sans
que le pape de la nouvelle foi qui pourrait utilement et légitimement
intervenir dans le débat, n¹ose les retenir.
Après avoir lancé contre Robert CHAUDENSON une procédure
d¹excommunication s¹apparentant davantage à la fatwa qu¹à
la contestation scientifique de ses points de vue, les voilà lancés
sur les sentiers d¹une guérilla imbécile et sans issue
contre le Directeur de l¹IUFM.
Gilbert PAGO serait coupable d¹avoir permis à un mécréant
de préparer ses étudiants à leurs examens et à
leur concours et, chemin faisant, de démasquer et de ridiculiser
les faux titres de propriété sur le créole.
On peut ne pas être d¹accord avec les conceptions de M. CHAUDENSON
sur l¹enseignement du créole. On peut même contester
telle ou telle formule inutilement assassine d¹un brillant polémiste
contre lequel ses adversaires ont souvent usé de formules encore
plus assassines. C¹est affaire de spécialistes. Laissons-les
en débattre entre eux.
Mais a-t-on besoin d¹être spécialiste du créole
pour dénoncer le chantage dont Gilbert PAGO est menacé parce
qu¹il a osé prendre le risque d¹inviter un authentique
chercheur dans l¹Établissement qu¹il dirige et dont la
fonction est de préparer les futurs cadres de notre enseignement
public ?
On souhaitait un débat entre spécialistes sur les moyens
les plus économiques, les plus sûrs et les plus rapides, s¹il
en existe dans ce domaine, de faire avancer un cause aussi chère
aux uns qu¹aux autres.
Ce débat n¹a pas eu lieu. Ce n¹est ni la faute de l¹IUFM
ni celle de CHAUDENSON. Le GEREC-F avait été publiquement
et courtoisement invité à la conférence débat
organisée le 18 décembre dernier à l¹IUFM. Il
n¹est pas venu. Il n¹a même pas cru devoir se faire représenter
par l¹un quelconque de ses ténors.
Il y a un mot en créole pour désigner cette dérobade.
Yo kayé ! Ce pays n¹aime pas cela. Les amis du créole
le déplorent.
Les faux monnayeurs de la créolité doivent savoir qu¹il
y a dans ce pays des hommes et des femmes, jeunes et vieux, hommes de culture
et hommes de la rue qui ne sont ni moins attachés ni moins soucieux
qu¹eux de la promotion d¹une langue qui a moins besoin d¹être
défendue que d¹être mieux comprise et plus largement
utilisée.
Les amoureux du créole, tel qu¹on le parle dans le peuple,
des cours de récréation de nos écoles, de nos collèges
et de nos lycées aux veillées mortuaires de nos campagnes,
en passant par les marchés, les stades et autres lieux de notre
vie quotidienne, n¹entendent plus laisser à une poignée
d¹intellectuels, pour la plupart tardivement venus au libre usage
du créole, le monopole de la réflexion et de la définition
des normes d¹utilisation de leur langue.
Sous prétexte de lutter contre la décréolisation
dont celle-ci serait menacé, quelques docteurs Diafoirus de la nouvelle
théologie sont en train de substituer à la langue du peuple
un jargon incompréhensible et inaccessible au plus grand nombre.
Nous sommes résolument opposés à cette entreprise
obscurantiste. Nous nous engageons à lutter sur tous les plans contre
l¹un des principaux obstacles au plein épanouissement du créole
: la tentative de barouf d¹un quarteron de sorbonicoles et de sorbonagres
sur la langue du peuple.
[Toutefois (et à toute chose malheur est bon) l'ignominie
même des attaques lancées sous le masque (transparent pour
tous) du CVCC, a provoqué, en Martinique, des réactions salutaires
dont l'une des plus notables est la lettre ouverte suivante publiée
dans la presse locale. Ce texte, comme le précédent, montre
que les considérations politiciennes n'ont joué aucun rôle
dans ce débat, contrairement à ce que répète
sans relâche le GEREC qui n'a plus guère comme argument que
ma dénonciation comme "agent du colonialisme". Gilbert Pago, Serge
Harpin, Edouard de Lépine et bien d'autres parmi les signataires
de la lettre que je reproduis ci-dessous sont-ils aussi des agents du colonialisme
pour avoir, sur ces problèmes, des vues différentes de celles
du GEREC ? ]
Lettre ouverte : Droit au débat et respect de la personne.
Notre langue nous habite. Nous vivons en elle, elle vit en nous. Parfois,
malgré nous. Notre relation à elle, toute d’amour et de haine,
n’est jamais faite que de ce qui relève de l’humain. Nous avons
tous un devoir envers elle, envers nous-mêmes : la respecter.
Et le créole est une grande chose. “ Et les grandes choses méritent
que l’on s’en taise ou que l’on en parle avec grandeur …”
Pourtant, depuis quelques temps, circulent à travers les boîtes
aux lettres informatiques, des communiqués (n° 25 et 26) signés
d’un comité de vigilance pour le CAPES de créole (CVCC),
dont les propos, affligeants, témoignent d’un manque de dignité
de leurs auteurs, car la parole n’est pas sans maître.
La critique se doit d’être énoncée en arguments
contre le discours qu’elle vise. S’attaquer en termes vulgaires et bas
aux personnes donne à voir un manque d’assurance dans la thèse
défendue. Et avec raison, des actes de cette sorte vont naturellement
à l’encontre de leur cause supposée. Alors refuser pour tous
ceux qui auraient manifesté un point de vue différent, d’être
diffamés dans leur vie personnelle ou leur compétence intellectuelle
doit être un principe.
Nous, signataires, affirmons haut et fort que nous ne pouvons accepter
de tels comportements, que nous condamnons fermement de tels procédés.
Et nous tenons à le faire savoir, pour refuser cette intolérance
digne de comportements qui n’ont nul motif d’être.
Faire savoir que les auteurs de ces communiqués ne méritent
aucun égard.
Faire savoir que le dogmatisme intellectuel contre lequel nous sommes
vigilants, ne doit pas avoir d’avenir dans ce pays, car la liberté
d’expression n’est pas monnayable mais relève de la culture et du
droit.
Jean-Pierre ADELAÏDE ; Gilles ALEXANDRE ; Emmanuel ANTOINE; Magali
ANTOINE ; Jocelyne ARNOUX ; Marie-Line BEJGANE ; Rita BONHEUR ; Nicole
CAGE - FLORENTINY ; Cécile CELMA ; Claude CHONVILLE, Annie COLLOT
; Camille DARSIERES ; Edouard DELEPINE ; Marie Laurence DELOR; Jeff FLORENTINY
; Marius GOTTIN ; Marie-Denise GRANGENOIS ; Christian JEAN -ETIENNE ; Myriane
JOLY-BRAY, Claude LARCHER ; Thérèse LÉOTIN, Liliane
LEPASPEUR ; Michel LOUIS ; Karine MAURIOL ; Georges (Bernard) MAUVOIS ;
Manuel NORVAT, Roger PARSEMAIN ; Philippe PIERRE-CHARLES, Louis-Georges
PLACIDE ; Jean Paul SOÏME ; Jean-Claude WILLIAM.
[Par ailleurs, à ces textes de Confiant et/ou du CVCC dont,
comme on peut le constater l'indigence argumentaire va croissant au fil
des semaines, se sont ajoutés des communiqués du Comité
de Vigilance du Capes Créole visant personnellement Gilbert Pago,
directeur de l'IUFM (communiqué n° 25) et Serge Harpin, coordonnateur
des enseignements de Langue et culture créoles de ce même
IUFM de Fort-de-France (communiqué n° 26).
Je ne donnerai pas à l'auteur(car il n'y en a sans doute
qu'un seul et le désaveu général dans son propre camp
le désigne) de ces libelles infâmes le plaisir de les
voir repris ici. Je souhaite en revanche vivement que ces écrits
calomnieux aient les suites judiciaires qu'ils méritent. Des procédures
ont été engagées, ce qui a fait aussitôt souffler
un vent de panique au sein du CVCC.
Le communiqué n° 26 du CVCC, en effet, a été
diffusé le 8 janvier 2004, à partir de l'adresse suivante:
De : Raphaël CONFIANT < Raphaël.Confiant@martinique.univ-ag.fr
; 8 janvier 2004.
Deux remarques à ce propos :
La première, la plus grave, est que le CVCC qui se dissout
le 28 janvier 2004 à la suite, précise-t-on; de l'usurpation
de son nom pour la diffusion de calomnies ignobles, a attendu près
de 3 semaines pour donner forme à une si légitime et
si vertueuse indignation. A qui fera-t-on croire pareilles sornettes ?
Il est clair que c'est la lettre recommandée de Serge Harpin, elle-même
annonciatrice de papier timbré et d'assignation en justice qui a
inspiré cette soudaine prise de conscience morale au CVCC.
La seconde est que ce texte a été diffusé,
sinon écrit, par celui qui l'a expédié, par courriel,
via le serveur de l'UAG. Comment une université française
peut-elle mettre sa messagerie électronique au service de pareils
individus ?
On doit d'autant moins croire aux condamnations hypocrites des communiqués
25 et 26 que les ignobles attaques contre G. Pago (formulées dans
le communiqué 25) étaient déjà largement
commencées dans le communiqué n° 23 du même CVCC
le 30 décembre 2003.
La terreur qui frappe le CVCC fait donc plaisir à voir et
on ne peut que se réjouir de la disparition de ce groupuscule clairement
fascisant. Cependant, on ne doit pas trop pavoiser car il renaîtra
de ses cendres, une fois la panique disparue.]
LA FIN DES VIGILANTS
28 janvier 2004.
De: "Kounta_Banare"
Date: Mer 28 jan 2004 01:21:39 Europe/Paris
Objet: [potomitan] Dissolution du CVCC le 23/01/04
Le Comité de vigilance pour le capes de créole n'existe
plus. En effet, après une lettre anonyme envoyée à
M. Harpin, sous le nom emprunté du CVCC.
Voici la teneur du courrier :"
Mise au point à l'attention de M. Serge Harpin
En réponse à vos lettres recommandées, nous vous
prions de prendre connaissance de ce qui suit.
Le Comité de Vigilance pour le CAPES de créole a été
créé au moment où ce concours a été
officialisé par le ministre en poste, pour répondre aux manouvres
de personnes hostiles à la concrétisation de cette décision
ministérielle. Tout communiqué sortant de ce cadre-là
ne peut qu'être extérieur aux objectifs du comité.
Suite à l'utilisation du nom du “ Comité de Vigilance
pour le CAPES de créole ” pour la diffusion d'un communiqué
dont ils condamnent la teneur, et afin de mettre un terme à une
situation pour le moins confuse, les soussignés membres du Comité
décident à
l'unanimité, le vendredi 23 janvier 2004, la dissolution
dudit Comité.
Ce faisant, ils tiennent à préciser qu'ils se réservent
le droit de continuer, individuellement ou collectivement, à dénoncer
les agissements de ceux et celles qui, ici et ailleurs, persévèrent
dans leurs manouvres visant à discréditer le CAPES de CRÉOLE.
Daniel BOUKMAN, Serge DOMI, Charles-Henri FARGUES, Jeff FLORENTINY,
Paul GABOURG, Jean-Michel JO, Jean-Pierre LAUHON, Claude MARLIN, Pierre
PINALIE
[Don Ralph est désormais tellement affolé qu'il confond
une réaction de personnalités hors IUFM (la lettre
ouverte citée ci-dessus) avec la motion des personnels de l'IUFM
qui soutiennent G. Pago et S. Harpin.]
Courriel de CONFIANT du 29 janvier 2004-
---------
De : "Kapes Kreyol"Date : Thu, 29 Jan 2004 08:47:20 -0400
Objet : A faire circuler
Réponse à un communiqué émanant de l'IUFM-MARTINIQUE
[pas
du tout bien sûr, on vient de le voir!]
COMMUNIQUE
Quand un individu venu du froid, colonialiste et anti-nègre,
le sieur
Robert CHAUDENSON, spécialement invité par l'IUFM et
ses "nègres
domestiques", passe une semaine entière sur TOUS les médias
martiniquais à
injurier et diffamer le GEREC-F en général et Raphaël
Confiant en
particulier, les droits de la personne humaine ne sont pas bafoués,
n'est-ce
pas ?
Quand il prononce 14 fois le nom de Confiant à l'émission
"LE CLUB"
d'ATV, multipliant les propos diffamatoires et injurieux__cela sans
que
l'accusé puisse répondre__, les droits de la personne
humaine ne sont pas
bafoués, n'est-ce pas ?
ARRETEZ VOTRE CINEMA, BANDES D'HYPOCRITES ET DE LACHES !
Votre communiqué n'est que le reflet de votre soumission au
Papa Blanc.
[L'argumentaire de Don Raphaël ne se renouvelle guère
(la ficelle est un peu grosse!); il panique de plus en plus à la
suite des réactions et replis stratégiques de nombre de ses
amis devant son comportement absurde. Le talentueux polémiste a
de plus en plus la goutte à l'imaginative.]
Communiqué de CONFIANT 31 Janvier 2004
De : "Kapes Kreyol"
Date : Sat, 31 Jan 2004 08:08:32 -0400
ROBERT CHAUDENSON = BOB DENARD
[les fautes sont dans le texte]
En Afrique, lorsque les nègres ont un différend, certains,
toujours
aliénés à l'Occident, malgré un demi-siècle
d'indépendance, font appel à des
MERCENAIRES BLANCS. L'exemple le plus connu est celui du sinistre Bob
Dénard
qui sévit jadis aux Comores où il assassina, avec ses
sbires, le président
élu, afin d'installer les nègres domestiques qui l'avaient
commandité.
Il semblerait que de semblables moeurs soient, lentement mais sûrement,
en
train de s'installer dans notre belle Martinique. En effet, à
la fin du mois
de décembre dernier, les responsables d'une institution de formation
de la
place ont organisé la venue d'un Bob Dénard du créole,
le sieur Robert
Chaudenson, lequel s'est livré à une série d'attaques
venimeuses contre le
GEREC-F et certains de ses membres les plus éminents.
Résumons les trois temps forts de cette opération-commando
menée par
Dénard-Chaudenson :
__attaque au lance-roquettes sur RFO-Télé, RCI et France-Antilles.
__attaque à la mitrailleuse lourde lors d'une conférence
donnée devant
les étudiants de l'IUFM (conférence dont le texte est
publiée sur le site
web de l'un des commanditaire de l'opération).
__attaque au char d'assaut à l'émission "LE CLUB" sur
ATV, opération
s'apparentant à un véritable lynchage médiatique.
Dénard-Chaudenson a ainsi multiplié les déclarations
injurieuses et les
propos diffamatoires à la grande satisfaction de ses commanditaires
nègres
bien planqués derrière la soi-disant haute stature du
Mercenaire Blanc ainsi
qu'à la satisfaction de la fraction créolophobe de la
population
martiniquaise, notamment la Droite réactionnaire.
Aujourd'hui, ces messieurs-dames les commanditaires de cette basse
opération s'indignent, jouent les vierges effarouchées,
pétitionnent et
hurlent au déni de la personne humaine et bla-bla-bla parce
que certains
d'entre les agressés ont riposté. Il y aurait de quoi
en rire si cela ne
reflétait la triste mentalité de colonisés satisfaits
et d'aliénés de ces
personnes. En fait, tout ce qu'on peut faire pour eux, c'est leur donner
un
petit conseil :
LA PROCHAINE FOIS, ALLEZ VOUS-MEMES A L'ASSAUT AU LIEU DE FAIRE APPEL
A UN MERCENAIRE BLANC, BANDE DE LACHES ET DE NEGRES DOMESTIQUES !
[Tous les Martiniquais qui ont vu le journal télévisé
du 17 décembre 2003 l'ont constaté, l'interview de RFO était
un guet-apens dans lequel on m'avait attiré, mais qui a tourné
à la confusion de ses instigateurs en raison même du fait
que le journaliste chargé de l'exécution ne connaissait rien
au dossier.]
Le désarroi et la panique de Don Ralph font une fois encore
plaisir à voir.]
LES MISES AU POINT CONTINUENT
A PROPOS DE LA LETTRE OUVERTE COLLECTIVE REPRODUITE AU DEBUT
----------
De : "Kounta_Banare" Sun, 01 Feb 2004 15:49:44 -0000
Objet : [Potomitan] Qui a écrit au nom du CVCC?
CVCC : Comité de vigilance pour le capes de créole.
Des communiqués ont été publiés sous le
nom du CVCC. Des torchons qui salissent encore l'univers de la langue créole.
A qui profite le crime? Qui a des comptes à régler? Qui
peut avoir autant de bassesse?
Qui peut manquer d'autant de respect de soi, de convenance, correction,
décence, délicatesse, discrétion, éducation,
fierté, gravité, honnêteté, honneur, modestie,
politesse, propreté, pudeur,
quant-à-soi, réserve, respect, retenue, sagesse, sobriété,
tact, tenue, vertu. ? Pour ne pas en dire plus.
Je reste persuadé que ce "déversoir de déjection"
se traîne à proximité du monde du créole,
pour ne pas en dire plus... Celui qui est à l'origine de ces communiqués
sait s'adonner à une littérature de bas-étage.
Dlo sal pa ka anpéché larivyè-a kouri...
Il est inconcevable et condamnable de se servir d'autrui et de les manipuler.
Beurk !
Je ne manquerais pas de faire publier, sur la liste de diffusion Potomitan,
un article paru sur France-Antilles (Martinique) n° 11 , 108, du samedi
31/01/2004, "courrier des lecteurs", page 08, avec tous les noms des signataires.
Article intitulé : "Droit au débat et respect de la personne"
Kounta/Jean-Pierre Lauhon
Potomitan le 01/02/2004
[Le texte qui est évoqué dans ce message est celui
que j'ai moi-même reproduit plus haut.]
L'AUTEUR DEMASQUE ?
LE LENDEMAIN
De : "Kounta_Banare" Mon, 02 Feb 2004 00:10:39
Objet : [Potomitan] Déçu par quelqu'un en qui j'ai été
confiant
Tu peux avoir confiance en quelqu'un qui un jour te calomnie. En
voici ce que disait l'Ecrivain Pierre Augustin Caron de Beaumarchais
à propos de la calomnie.
“La calomnie, monsieur! J'ai vu les plus honnêtes gens près
d'en
être accablés. D'abord un bruit léger, rasant le
sol comme
l'hirondelle avant l'orage, murmure et file, et sème en courant
le
trait empoisonné. Telle bouche le recueille, vous le glisse
en
l'oreille adroitement. Le mal est fait; il germe, il rampe, il
chemine, et, de bouche en bouche il va le diable; puis tout à
coup,
ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s'enfler,
grandir à vue d'oeil. Elle s'élance, étend son
vol, tourbillonne,
enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient
un cri
général, un crescendo public, un chorus universel de
haine et de
proscription. Qui diable y résisterait?”. (Beaumarchais, Le
Barbier
de Séville, II, 8)
De kounta/Jean-Pierre Lauhon
01/02/2004
Kreyol sé sel masibol mwen
Le créole est ma seule dulcinée
[Le jeu de mot est transparent "quelqu'un en qui j'ai été
confiant"... ou plutôt peut-être "Confiant" ?]
"FAITES DONNER LA GARDE CRIA-T-IL" (V. Hugo)
Jean Bernabé, tenu en réserve ou prudent, avait été
discret dans tous ces échanges. Don Ralph, comme Napoléon
à Waterloo (cette comparaison flatteuse devrait m'attirer des bonnes
grâces), fait finalement donner la garde mi-janvier 2004.
En gros, Bernabé me dénonce comme le chef du "camp de
la réaction, de l'assimilationnisme et de l'agenouillement", comme
gaulliste (quoiqu'il me présente aussi dans ce même texte
comme tout puissant auprès du Ministère socialiste
de Jack Lang où je choisis les membres du jury de CAPES), etc. Allez
comprendre...
Le plus important est qu'il dit tout net que "les mamours de Chaudenson
avec moi [Bernabé]" sont inventés pour les besoins de la
cause et visent à semer "la zizanie" dans le GEREC. Ce point est
à mes yeux essentiel. Le reste a été dit cent fois,
mais c'est en revanche la première fois que Bernabé affirme
sans ambage que je mens sur nos relations passées.
Je laisse donc de côté les sottise habituelles et c'est
donc sur ce point surtout que je vais répondre car cette accusation
est bien plus grave que les autres.. Je pense qu'au terme de la lecture
de ma réponse, chacun pourra se faire une idée plus précise
du caractère et de la personnalité de Jean Bernabé.
Antilla ayant fort courtoisement et sans problème accepté
de publier mon droit de réponse , je reproduis pour la clarté
du débat le texte de Jean Bernabé.
Le Pago-Chaudensonisme est arrivé!
Tous ceux qui ont suivi le Club d'ATV du 28 décembre dernier
(animée avec une déférence qui ne saurait étonner
que les naïfs) ont pu se rendre compte par eux-mêmes du clivage
qui, traversant les études créoles universitaires, y dessinent
deux camps inconciliables: celui du progrès et de la dignité
(représenté par le GEREC-F, que j'ai l'honneur de diriger
à l'Université des Antilles et de la Guyane) et celui de
la réaction, de l'assimilationnisme rampant et de l'agenouillement
(sorte de constellation d'intérêts divers gravitant autour
de Robert Chaudenson, l'homme qui, arrivé à la Réunion
en 1963, dans les valises du gaulliste de choc Michel Debré, y a
découvert le créole, dont il s'est fait une spécialité,
et qui a toujours aspiré à régenter ce domaine). Pour
la première fois, les téléspectateurs d'ATV ont pu
aussi découvrir une partie du visage caché de Pago. Le directeur
de l'IUFM révèle enfin son camp. En confiant au chef des
créolistes réactionnaires et assimilationnistes une mission
d'enseignement auprès des deux seuls candidats que l'IUFM est censée
préparer, cette année, au CAPES de créole, il a décidé
de faire venir en Martinique l'imprécateur en chef contre le GEREC-F:
lorsque le ministre Jack Lang reconnaissant le combat mené par le
GEREC-F en instituant le CAPES de créole selon les normes de notre
groupe de recherches, n'est-ce pas ce même Chaudenson qui s'en faisait
le violent pourfendeur? Mais grâce à ses petites entrées
auprès de l'administration du ministère, ce dernier a mis
la main sur le CAPES de créole tant décrié, en y faisant
nommer comme président un de ses zélés disciples.
C'est cette magouille originelle qui trouve un prolongement dans la récente
mission à double détente (enseignement et communication tous
azimuts) que je mets publiquement en cause dans ces lignes. Pendant deux
années (2002 et 2003), les membres du GEREC-F (les seuls actuellement,
sur la place, à pouvoir dispenser un tel enseignement de façon
sérieuse) ont assuré la quasi totalité des cours de
préparation au CAPES de créole, dans le cadre de l'IUFM.
Parmi les nombreux reproches que nous adressions au directeur de l'IUFM,
espérant qu'il finirait par en tenir compte, figurait notamment
celui de ne pas réagir contre l'injustice faite aux candidats antillo-guyanais
par le seul fait que La Réunion, favorisée par un jury aux
ordres de Robert Chaudenson, raflait la moitié des postes mis au
concours et ce, avec une population de beaucoup inférieure à
celle des Antilles et de la Guyane réunies. Or l'Université
de La Réunion n'a obtenu la création de sa licence de créole
qu'en 2002 et n'a toujours pas de maîtrise tandis que, à l'UAG
(Guadeloupe, Guyane et Martinique), nous bénéficions d'une
licence et d'une maîtrise de créole depuis 1995. Devant la
politique de l'autruche du directeur de l'IUFM, les membres du GEREC-F
ont donc décidé, à la rentrée 2003-2004, de
se retirer de la formation dispensée dans son institut et d'en offrir
une complète au concours et ce, dans les locaux de l'université.
Signalons que, en France métropolitaine, il n'est pas rare de voir
des universités prendre en charge des préparations à
différents CAPES. Notre formation est suivie, cette année,
par une douzaine de candidats (plus nombreux donc que les deux premières
années). Nous avons donc à nos cours 6 fois plus de candidats
que l'IUFM, qui ne comptabilise que deux inscrits, obtenus par un racolage
désespéré, et dont le faible encadrement sert de justificatif
à la mission à double détente de Chaudenson. On a
d'ailleurs vu tel enseignant de l'IUFM aux abois demander nos cours aux
lauréats de la session 2003, actuellement en stage de formation
dans ladite IUFM. Quelle honte !). [On se demande bien pourquoi une telle
demande puisque ces "cours" sont pour la plupart publiés dans les
guides ou disponibles sur site] Quand Chaudenson prétend que les
deux candidats de l'IUFM sont les seuls, aux Antilles-Guyane, à
recevoir une formation, il ment donc grossièrement. Objectif semer
la confusion et discréditer le GEREC-F. Mais dans sa hargne contre
notre groupe de recherches qui a toujours su associer étude scientifique
du créole et développement culturel – je pense notamment
au Mouvement de la Créolité de renommée internationale
– a commis une grave erreur que tous les téléspectateurs
auront relevée : sachant le jury à sa botte, Chaudenson a
eu l'arrogance d'annoncer publiquement à la fin de sa prestation
télévisée, que en 2004, pour occuper les 8 postes
mis au concours, il n'y aura qu'un seul lauréat émanant des
Antilles-Guyane et 7 de la Réunion. Chacun aura pris la mesure de
l'imposture de Pago qui, en adepte de la culture du reniement qu'il partage
si bien avec certain de ses proches, travaille contre ses compatriotes
jusques et y compris ses propres étudiants. Mais aussi l'arrogante
assurance du “parrain” Chaudenson qui, après avoir proclamé,
sans la moindre pudeur dans la démagogie et le paternalisme, que
de tous les DOM, les Martiniquais étaient les meilleurs, les plus
intelligents, les plus avancés, annonce quelques minutes plus tard
et, surtout, quelques mois avant les résultats du futur concours
2004 que ces mêmes Martiniquais ne seraient pas en mesure de remporter
plus d'un poste sur 8. Les téléspectateurs auront compris
que les mamours de Chaudenson envers moi (son “ami de 28 ans” ) ne sont
que procédés machiavéliques pour tenter de semer la
zizanie dans une équipe nombreuse, performante et soudée
par un commun idéal de développement culturel de nos pays
et, par là même, régler ses comptes avec Raphaël
Confiant. En effet, ce dernier, avec la puissance polémique qu'on
lui connaît, avait critiqué avec force et pertinence les positions
anti-CAPES de Chaudenson, ce qui lui a valu son exclusion a priori d'un
jury où il était un des premiers à avoir sa place,
au vu de son parcours d'universitaire, de spécialiste du créole
et d'homme de culture. [Défense de rire! Le "parcours d'universitaire"
de Confiant! On croit rêver! J'aimerais tout de même savoir
par quoi Don Ralph "tient" Bernabé.]Les Martiniquais auront compris
que Chaudenson, Pago et leurs affidés apostés prudemment
dans l'ombre sont en train de préparer les esprits à l'éventualité
des résultats des délibérations d'un jury inique devant
officier lors du CAPES 2004 et animé chacun le devine aisément,
de la volonté de punir le GEREC-F de son acte d'indépendance.
On ne lui pardonne pas de résister à la volonté de
suprématie de Chaudenson-Ubu. Mais cette fois, ils sont allés
trop loin. De toute façon, la démesure de leur chef de file
aura permis à tous les téléspectateurs de comprendre
pourquoi, les membres du GEREC-F se sont substitués à l'IUFM
afin de faire jaillir la vérité du scandale que représente
l'organisation actuelle du CAPES de créole. Un concours où,
il faut que chacun le sache, des membres du jury non créolophones
continuent à trouver normal de corriger des copies du CAPES rédigées
en créole en se faisant aider de traducteurs. Un concours, enfin,
où des Antillo-Guyanais de service ont accepté de servir
de faire-valoir à ceux qui n'ont pris la direction de ce CAPES que
pour mieux le couler. Chaudenson n'a-t-il pas conclu son show télévisé
par l'annonce de la disparition prochaine du CAPES de créole? Les
attaques du bonhomme sont trop grossières pour nous impressionner.
Mais nul ne doute que, de toute manière, nous ne laisserons pas
faire. Jean Bernabé Professeur des universités, Directeur
du GEREC-F (Groupe d'Etudes et de Recherches en Espace Créolophone
et Francophone)
DROIT DE REPONSE DANS ANTILLA.
Février 2004
Je viens de prendre connaissance de l'article de Jean Bernabé
publié dans Antilla (n° 1073, 14 janvier 2004) et diffusé
électroniquement dans Kapeskreyol on line. Cet article me mettant
gravement et longuement en cause, je pense que vous accepterez de publier
ma réponse, sans me contraindre à user de voie de justice.
J'y apprends, avec surprise mais sans réel étonnement,
que si je croyais, avec naïveté je l'avoue, que j'avais, depuis
29 ans des relations amicales avec Jean Bernabé, il n'en était
rien de son côté.. "Relations amicales" n'implique nullement
dans mon esprit un accord en tout et sur tout. Cet article a toutefois,
à mes yeux, le mérite essentiel de me libérer du devoir
de réserve qui, à mes yeux du moins, est lié à
ce genre de relation. Ce que je vais dire dans la suite n'aurait donc jamais
été rendu public sans cette circonstance.
Je commencerai par un fait anodin, mais qui prend tout son sens pour
éclairer la psychologie du personnage. J'ai reçu FIN 2002
(ce n'est donc pas si vieux et rien ne l'obligeait à pareil geste,
surtout après la lettre d'injures publique, co-signée avec
Confiant en NOVEMBRE 2000!) un exemplaire du Bailleur d'étincelle,
roman de Jean Bernabé, avec la dédicace manuscrite suivante,
en date du 11 septembre 2002, "Au responsable de l'Institut d'Etudes créoles
et francophones, Robert Chaudenson, cette oeuvre de fiction, un saut hors
de la raison et de la déraison créolistique. Jean Bernabé,
11/9/02". A relire cette dédicace dont je ne commenterai pas le
contenu ambigu), je me demande si la date du 11 septembre relevait du simple
hasard ou d'une choix volontaire. Cet exemplaire n'aurait-il pas été
piégé et trempé dans un poison, comme au bon temps
de Marie de Médicis ou de la Voisin! Sa lecture, au contact du poison,
m'aurait peut-être irrémédiablement condamné!
Fort heureusement, de toute façon, le livre m'est tombé des
mains à la deuxième page!
A vrai dire, cet envoi m'avait agréablement surpris car j'y avais
vu un signe discret, et par là amical, au-delà des différents
scientifiques et universitaires que nous avions pu avoir (allusion subtile
à la "déraison créolistique"). J'étais d'autant
plus porté à le croire qu'en 1987, Jean Bernabé m'avait
déjà dédicacé un exemplaire de sa grammaire
créole et dans des termes qui en surprendront plus d'un, puisque
Jean Bernabé me désigne aujourd'hui comme un adversaire acharné
des études créoles, l'homme qui dirige "le camp de l'assimilationnisme
et de l'agenouillement" (J. Bernabé, in Antilla , article cité,
et Kapeskreyol). Voici le texte de cette stupéfiante dédicace
"Ba Robert Chaudenson ki dépi konmen tan ka goumen pou wouchach
kreyol la. Jean Bernabé" [ Ici j'ajoute une note explicative pour
ceux qui ne parleraient pas le martiniquais "A Robert Chaudenson qui depuis
longtemps combat pour la recherche créole"]. Je tiens naturellement
à la disposition de qui souhaite les voir les photocopies de ces
dédicaces.
Je ne rappellerai pas, car je sens ce que cela a de dérisoire,
nos relations qui ont commencé dès 1975, à Lomé,
lors d'une Assemblée générale de l'AUPELF, dans cette
Afrique qu'il ne connaissait pas et où il arriva ému à
l'idée de retrouver la terre de certains de ses ancêtres (Lomé
n'est pas loin de Juda ou Ouidah d'où partirent effectivement nombre
de traites négrières; c'est là une simple précision
historique et seul le hasard, décidément malicieux, fait
qu'on pourrait faire un mauvais "à peu près" entre Juda et
Judas!). Toutefois, cette émotion première céda vite
la place, chez lui, à une peur panique, bien naturelle chez un Foyalais
de bonne famille, terrifié par l'environnement naturel et humain
de la vraie Afrique (et non de celle qu'on évoque avec émotion
dans des articles). Sa première sortie (il nous accompagna, un soir,
dans un "maquis") fut aussi la dernière. Au bout de cinq minutes
passées dans la cour où nous devions dîner (il est
vrai qu'il y avait pas mal de moustiques) et à la vue des boules
de manioc et du poisson en sauce qu'on nous proposait, il sauta dans un
taxi pour regagner l'hôtel de luxe où nous logions et il n'en
sortit plus jusqu'au départ.
Je dois rappeler que c'est Jean Bernabé qui, en 1978 (nous avions
entre temps créé le Comité International des Etudes
Créoles dont nous étions, moi le Président, lui un
Vice-Président), m'a fait découvrir la Martinique où
j'allais pour la première fois. C'est alors que je l'ai persuadé,
non sans mal, d'abandonner la thèse de 3e cycle qu'il avait commencée
et dont il n'avait pas besoin, en fait, puisqu'il était déjà
agrégé.. C'est ce qui l'a conduit à faire directement
une thèse d'Etat et lui a permis une carrière somme toute
rapide. Ce n'aurait pas été le cas s'il avait dû faire
une thèse de 3e cycle, puis une thèse d'Etat et cela d'autant
qu'à l'époque, on ne pouvait, comme tel autre plus tard,
se faire délivrer sur place une thèse de complaisance.
Je lis avec amusement que je suis arrivé à la Réunion,
en 1963, "dans les valises du gaulliste de choc, Michel Debré".
L'idée est aussi comique qu'absurde; en effet, Debré est
arrivé à la Réunion, pour s'y faire élire député,
en 1962. Comme j'ai débarqué sur cette île le 26 août
1963, le pauvre monsieur Debré aurait dû attendre bien longtemps
ses valises! Je suis parti alors, comme nombre d'autres, dans un cadre
que tous les Antillais connaissent, celui du Service Militaire Adapté.
Plusieurs de mes amis (dont en particulier Hubert Gerbeau que beaucoup
connaissent) sont allés à ce titre aux Antilles. J'avais
moi-même demandé à être affecté aux Antilles,
mais les hasards de l'administration militaire m'ont envoyé dans
l'Océan indien. Toujours les malices du destin! Qu'en serait-il
advenu si j'avais fait ma thèse, bien avant J. Bernabé,
sur le créole martiniquais! J'ajoute d'un mot et cela ne surprendra
personne que, travaillant sur la langue et la culture créoles, j'ai
toujours été regardé à la Réunion comme
un dangereux autonomiste!
Je passe sur les nombreuses années que nous avons passé
ensemble dans le Comité International des Etudes Créoles,
où Jean Bernabé n'était nullement un membre parmi
50 autres (une ânerie de plus au crédit de R. Confiant), puisque
le CIEC dans son ensemble n'en comptait alors que 15. Par ailleurs, J.
Bernabé, avec Danielle Jorre de Saint Jorre et Mervyn, Alleyne (sans
doute eux aussi, parmi les créolistes, des membres du "camp de la
réaction, de l'assimilationnisme et de l'agenouillement") et moi-même
formions le bureau exécutif du CIEC. Il n'était donc nullement
dans cette instance, désormais éminemment suspecte à
ses yeux, un élément "de second ordre"!
Je terminerai cette mise au point par l'évocation de notre rencontre,
fortuite, à Sainte-Lucie en janvier 2002, où selon le mot
de Confiant, nous "fricotâmes". J'ai eu alors plusieurs conversations
avec J. Bernabé que ma naïveté naturelle m'a fait juger
amicales. Je n'en retiendrai que deux points, le premier concerne le CAPES
créoles. J'ai découvert alors, non sans étonnement,
que le GEREC était favorable à la bivalence. J'ai déjà
parlé de cela et je n'y reviens pas car le second point est plus
pertinent pour notre propos. Nous étions à table, moi-même
(le "grand blanc", pour reprendre la terminologie du chabin - puisqu'il
faut, selon les principes géréquiens classer et nommer ainsi
les gens- ), Carpanin Marimoutou (le "coolie" toujours selon le même
auteur; le "nègre" ne complétait pas ce trio infernal car
il ne participait pas à ce colloque!). J'ai donc demandé
à Jean Bernabé comment il avait pu, en novembre 2000, co-signer
avec Confiant la lettre d'injures et de calomnies qu'ils m'avaient adressée
alors. Il m'a répondu qu'il n'en avait rien écrit, sauf la
formule sur le "professeur de second ordre" destinée à me
faire enrager. Cela nous a tous fait rire car, venant d'un maître
de conférences de deuxième classe stagiaire, la formule était
pour le moins comique. J'ajoute, cerise sur le gâteau, que J. Bernabé,
dans une intervention publique, en séance, s'est soudain livré,
à la stupeur de Carpanin Marimoutou comme à la mienne, à
un éloge inattendu de mon action personnelle dans le domaine des
études créoles. Voici la traduction de ses propos tenus en
janvier 2002 je le souligne : "Ce que je vais dire peut sembler paradoxal,
mais si Robert Chaudenson, qui est ici, n'avait jamais existé, s'il
n'avait pas été un intellectuel et un Créoliste, nous
n'en serions peut-être pas là où nous en sommes aujourd'hui."
(Jean Bernabé, Créolité et créolisation, Documenta
11_ Platform 3, Hatje Cantz, page 160). Chacun peut vérifier l'exactitude
du propos dans cet ouvrage et ceux qui ne peuvent faire cette vérification
peuvent me demander photocopie de la page 160 de cet ouvrage! Jean Bernabé,
naturellement, n'a pas songé que les responsables de Documenta 11
enregistraient tout en vidéo! L'intervention orale a donc été
transcrite, traduite et publiée! J. Bernabe s'inscrit désormais
publiquement dans la longue lignée qui va de Judas à Ganelon
et Iago, mais eux, au moins, n'avaient pas à craindre de se voir
démasqués par le sérieux et la technique germaniques.
Dernier courriel de Don Ralph après la lecture de ma réponse
à Bernabé.
De : Raphaël CONFIANT <Erreur ! Source du renvoi introuvable.>
Date : Fri, 13 Feb 2004 09:54:21 -0400
Objet : Attention !
Laisse-moi te dire un truc ! C'est la dernière fois que tu élèves
le ton
en t'adressant à moi. Tu as eu de la chance que ça se
soit passé dans la
cour de la Fac sans quoi je t'aurais mis une tarte dans la gueule.
TU N'AS
AUCUNE LECON A ME DONNER ! Quand tu avais besoin que moi (et Chamoiseau)
pour
contacter Thierry Jean-Charles, puis Almont pour te trouver un boulot,
tu
étais moins arrogant. Mais quand moi, j'ai été
agressé par Chaudenson à la
fois à ATV et à sa conférence de l'IUFM où
tu te trouvais, tu n'as pas eu la
décence :
1. de me téléphoner pour me dire ton soutien.
2. ou de m'envoyer un mail dans le même sens.
Oui, la simple décence, je ne parle même pas d'amitié.
Deux jours, trois
jours, dix jours ont suivi les agressions de Chaudenson et ni toi ni
Arsaye
(que j'ai fait recruter comme ATER à la Fac) ni ce maquereau
de Pinalie que
tu défends aujourd'hui ni personne, PERSONNE !, ne m'ont manifesté
leur
solidarité, même purement verbale. SALAUDS, VA !
Pinalie savait me trouver, quand il divorçait, pour que je lui
fasse une
attestation CONTRE sa femme, ce que j'ai été l'un des
très rares à faire.
Aujourd'hui, bien sûr, elle me hait. Et puis, tu as oublié
les incidents
entre lui et ta nouvelle femme ! Tu as la mémoire vraiment courte.
ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE, TOUS ! Je n'ai pas d'amis dans cette Fac.
mes
amis sont extérieurs à elle : Charlie, Camille etc...Et
quand je lis
l'article de Chaudenson dans l'ANTILLA de cette semaine, je me dis
que j'ai
eu ENTIEREMENT RAISON de riposter comme je l'ai fait. Vous êtes
tous des
faux-jetons, des Judas-Ganelon-Iago comme dit Chaudenson :
1. Bernabé me fait préfacer son roman mais dans le même
temps, il
l'envoie en douce à Chaudenson avec une dédicace !
2. Bernabé et moi co-signons un texte contre l'article anti-CAPES
de
Chaudenson dans "Libé"__OUI? CO-SIGNE !__mais il rencontre Chaudenson
à
Sainte-Lucie et il déclare qu'il n'a pas écrit cet article
!!! Quiand on
co-signe, désolé !, on prend toute la responsabilité
du texte co-signé.
Sinon, Chaudenson a raison, on est un Judas.
3. Bernabé fait un vibrant hommage à Chaudenson, enregistré
à son insu, à
Sainte-Lucie devant un parterre de créolistes alors qu'on est
en guerre
depuis 3 ans avec le bonhomme !
BRAVO, LES MECS, CONTINUEZ ! Et pour terminer, ton ami Pinalie, je
vais
le démasquer devant X**** et Y*****, hypocrite qu'il est. Toujours
en
train de se moquer de Y*****, de la traiter de "grosse vache" et tout.
Pire
devant Mandibèlè et moi, il s'est permis de dire : "Je
ne comprends pas
comment X**** et Y**** ont pu se payer un hôtal à Deauville
! Pourtant,
X**** n'est même pas vendable ! Il ne peut même pas la
mettre sur le
trottoir. " (fin de citation) [Nous avons volontairement effacé
les noms des deux personnes]
C'est ça des AMIS ? ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE, VOUS TOUS !
(Et tu peux envoyer mon mail partout, comme tu le fais d'habitude,
pour
flatter Glissant et Chamoiseau)
CONFIANT
haut de page |
 |